L’alliance, oui, mais celle construite en commun !

Déclaration de Robert Hue, Président du mouvement des Progressistes (mdP)

Rarement la Gauche n’a été si dispersée, si mal en point.

Cette réalité devrait conduire les forces de gauche et écologistes, aujourd’hui désunies, à accepter les remises en cause nécessaires, à surmonter leurs divergences et à se rassembler.

C’est dans cet esprit unitaire que se situe le mouvement des Progressistes (mdP).

L’honnêteté politique nous conduit aujourd’hui à expliquer les raisons de notre totale réserve concernant « l’alliance populaire » lancée par le Parti socialiste et présentée comme l’amorce d’un nouveau type de rassemblement visant à dépasser les contours des constructions passées.

Si tel était le cas, nous rejoindrions cette démarche avec enthousiasme.

En réalité, et nous le regrettons vivement, « l’alliance populaire » n’est qu’un faux nez du Parti socialiste visant – ses dirigeants ne s’en cachent pas – à sa transformation en « grand parti social démocrate ».

Et ce n’est pas faire injure aux petites formations et aux personnes associées aujourd’hui à la dite alliance de dire qu’elles risquent d’apparaître comme les supplétifs de l’opération.

Le Parti socialiste aspire à trouver une issue social-démocrate pour dépasser son organisation actuelle mais il devra le faire dans le respect de ses partenaires potentiels. Quant aux progressistes que nous sommes, respectant les choix de leurs alliés, nous n’avons pas décidé pour autant de devenir fondateurs d’un nouveau parti social-démocrate.

Ce concept « d’alliance populaire » ne répond, selon nous, ni aux attentes ni au besoin de la Gauche.

Le rassemblement nécessaire à la Gauche et aux écologistes, et pour lequel nous restons disponibles, passe par une construction commune, large et ouverte à la diversité dans le respect de chacune des sensibilités progressistes.

C’est dans ce sens que nous avons proposé de travailler ensemble, avec les forces de gauche et sur le terrain avec les citoyens, à l’élaboration d’un Pacte commun du progrès humain et de l’écologie.

Dans cette attente, il est à craindre que ce concept « d’alliance populaire » – au-delà de quelques arrangements électoraux pour les futures législatives – soit ou apparaisse comme un nouvel échafaudage politicien à mille lieues de la réhabilitation de la politique qu’attendent nos concitoyens.

Décidemment, le plus court chemin de l’unité des forces progressistes passe par le respect scrupuleux de l’égale liberté de chacune des sensibilités qui les compose.

Paris, le 13 avril 2016

Partager l'article
sur les réseaux sociaux

Facebook
Twitter
WhatsApp
Telegram
LinkedIn

Commentaires

Plus
d'actualités