L’Aquarius enfin à Valence !

En accostant dans le port espagnol de Valence, l’Aquarius a enfin pu mettre fin à 10 jours d’errance pendant lesquels chacun des pays européens susceptibles d’accueillir ses 630 passagers s’est rejeté la responsabilité de leur accorder une terre d’asile ainsi que l’aide humanitaire pourtant indéniablement requise par une situation des plus dramatiques.

Alors que l’Italie, par la voix de son ministre de l’intérieur, s’était réjouie de ne pas avoir ouvert ses portes à ces « migrants », comme s’il s’agissait de pestiférés à éloigner le plus loin possible, la France a, pour sa part, provoqué un simulacre de crise diplomatique avec l’Italie, lui reprochant son attitude mais laissant, dans le même temps, les ports corses fermés à toute autorisation d’accoster.

Le gouvernement français aura sciemment feint d’ignorer la possibilité pour l’Aquarius d’accoster dans un port corse, préférant attendre la décision du Premier ministre espagnol de l’accueillir à Valence. Que de cynisme auquel nous ne pouvions rester indifférents !

Viendra un jour où chaque pays, chaque peuple se retournera sur l’Histoire que nous sommes en train d’écrire à l’encre rouge du sang des noyés de la Méditerranée et des morts sur les terres de ces pays en guerre.

Imaginons la honte que chacun ressentira à l’écoute des chiffres dénombrant les morts, les disparus, les blessés ainsi que les personnes renvoyées dans des pays ravagés par la guerre, la famine, les tragédies écologiques et climatiques, après avoir été parquées dans des « centres de rétention ». Ressentons celle déjà vécue après la découverte des camps de concentration et des millions de victimes innocentes.

Il est de notre responsabilité d’être humain d’agir, de nous prononcer et de faire savoir que nous ne laisserons pas l’Histoire se répéter. Peu importe les détours ou contours qu’elle emprunte, les frontières qu’elle modifie, les nouveaux protagonistes qu’elle désigne avec pour toile de fond le droit de vivre et celui de laisser mourir.

Cessons de considérer la gestion catastrophique de l’Aquarius – et, à plus grande échelle, celle du drame humanitaire qui se joue sur le pourtour méditerranéen – comme un événement politique mineur !

Il est urgent que la France se dote d’une politique migratoire à la hauteur des principes posés dans notre bloc constitutionnel. L’écho du passé, comme une empreinte révélatrice, ne laisse aucun doute sur le fait que notre pays en sortira gagnante et son peuple grandi.

Les progressistes du MdP n’auront de cesse de défendre ce point de vue afin que les générations futures puissent constater qu’au creux de ces vagues de fausses excuses, au coeur d’une mer où s’épanouit la mort à l’abri des regards de quelques privilégiés, certains continuèrent de lutter pour que l’humanité s’exprime, que la vie triomphe et que la justice perdure.

Sofia DJEDDI, Porte-parole nationale du MdP

 

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