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L’Europe disqualifiée

Le drame humain qui se joue quotidiennement depuis de longs mois en Méditerranée, sur les côtes maltaises, italiennes et grecques est d’autant plus insupportable qu’il traduit la nature d’une Europe politique feignant de s’indigner dès que nécessaire mais, au final, terriblement insensible et inhumaine.

Il est révélateur de voir ses chefs d’états, dirigeants et commissaires monter sur les chevaux d’une solidarité intransigeante sur les questions économiques et financières, les voir montrer leurs dents aux mauvais élèves et, dans le même temps, constater leur incapacité à répondre à des enjeux humains ne relevant sans doute pas de la raison d’être de leur Europe.

Dans cet espace européen où le respect de règles financières établies apparait plus important que tout autre chose, on met à mal le besoin qui reste à construire d’une Europe faite par et pour les Européens. Le besoin qu’il y aurait à posséder une Europe dégagée de ses rapports de forces et égoïsmes internes. Les pays qui prennent leurs responsabilités en termes de lutte contre le terrorisme sur le propre sol et ailleurs comme en termes d’accueil massif de populations subissent une conception européenne étroite, dépassée par les enjeux.

Les indignations d’aujourd’hui, souvent accompagnées de conseils portant essentiellement sur la nécessité qu’il y aurait à ce que l’Europe réagisse en améliorant l’imperméabilité de nos frontières, sont révoltantes. L’Europe politique dont on a besoin ne se construira pas à partir de la peur des autres et en entretenant plus encore les nationalismes et extrémismes qui progressent ici et en Europe.

La France doit au contraire agir pour modifier des fonctionnements européens empêchant le nécessaire développement des budgets européens et nationaux en matière de coopérations, notamment en direction de l’Afrique, et en matière de solidarités et de développement. La pire des choses serait d’instituer au sein de l’Europe politique l’idée qu’il y aurait une Europe continentale et une Europe des pays du sud qui pourraient être ponctuellement aidés en cas de crise.

C’est pourtant ce sentiment qui domine aujourd’hui sans que notre pays ne paraisse pouvoir faire bouger les choses.

Laurent Dumond, Conseiller régional d’Île de France, Président de la commission environnement, agriculture et énergies. Membre de l’exécutif national du mouvement des Progressistes.

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Commentaires

Une réponse

  1. 1% détient près de 50% de la richesse mondiale …
    80 personnes possèdent autant que 3,5 milliards …
    80% de la population mondiale, soit près de 6 milliards, se partagent 5,5% de la richesse mondiale …
    Autre chose ; Quand un communiqué sur la  » faute majeure  » de F. Hollande ?

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