paradisepapers-740x419

Paradise papers : Il est temps d’agir !

« Il faut que tout change pour que ne rien ne change ». C’est un peu le sentiment que nous avons lorsque nous lisons dans la presse les dernières nouvelles du monde merveilleux des paradis fiscaux !

Cette litanie de scandales liés à l’évasion et l’optimisation fiscale doit cesser ! Il est temps d’arrêter les discours et de passer aux actes ! Les Luxleaks, Panama Papers, Footleaks et maintenant Paradise Leaks prouvent l’inefficacité des actions promues par les Etats et les Organisations Internationales. Il ne s’agit pas pour autant de jeter le bébé avec l’eau du bain ! Oui, des mesures de transparence et d’échanges des données ont été prises après les Panama Papers ! Mais nous sommes loin de la fin des Paradis Fiscaux que nous promettait en son temps M. SARKOZY !

L’enjeu est de taille pour nous tous, citoyens de pays où tous les jours nous subissons des mesures injustes socialement et fiscalement sous prétexte d’ajustement structurel, de dette ou de « trou dans la caisse ». Comme l’écrit le journal « Le Monde » cette semaine, on estime qu’environ 350 milliards d’euros échappent chaque année aux budgets des Etats. Près de 20 milliards d’euros par an pour la France. Profitons-en pour saluer le travail phénoménal réalisé par le Consortium de 190 journalistes d’investigation issus de 185 pays qui nous éclaire sur les pratiques de certaines grandes entreprises et/ou particuliers ultra riches.

Nous le constatons, les politiques de déréglementation/dérégulation financières portées par tous les gouvernements et institutions financières depuis les années 80 démontrent leurs nocivités. La révolution numérique, en multipliant les flux financiers, accentue encore l’opacité et la rapidité des transactions financières. Le modèle économique mondial est remis en cause. L’idée de favoriser les plus riches dans le but qu’une partie de leurs fortunes serait investie dans l’économie productive (le ruissellement) est battue en brèche par l’existence des paradis fiscaux. Ces rentes resteront difficilement rapatriables.

A notre sens, il faut stopper cette course à la concurrence fiscale que se livrent les Etats. Nous ne pouvons continuer avec des politiques où le taux d’imposition devient l’un des piliers d’un avantage comparatif sur le voisin. Cette vision de l’attractivité, avec en parallèle des baisses d’impôts généralisés pour les particuliers et entreprises, nous conduit dans le mur.

Chacun d’entre nous souhaite être bien soigné, pouvoir profiter d’infrastructures performantes, de services publics efficaces. Tout cela n’est pas gratuit. Le financement de ces services repose de plus en plus sur l’endettement et des Etats et sur la pression fiscale des classes moyennes et des petites et moyennes entreprises. Situation funeste pour notre économie ! La consommation baisse, les entreprises ne recrutent plus voire licencient.

Nous voyons donc que la lutte contre l’évasion et l’optimisation fiscale doit être l’une des priorités de toutes actions publiques dignes de ce nom ! Les progressistes ont des propositions à faire dans ce domaine. Et à toutes celles et ceux qui déjà nous disent qu’il est impossible de changer les règles, reprenons un slogan d’il y cinquante bientôt : « Soyons réalistes, exigeons l’impossible ! »

Martial LE BOULH, MdP Bretagne

Partager l'article
sur les réseaux sociaux

Facebook
Twitter
WhatsApp
Telegram
LinkedIn

Commentaires

4 réponses

  1. Sarkozy n’a rien fait ! Sous la présidence Hollande, il y a eu des retours et depuis pharaon il a fermé ce dossier, c’est à dire que les « gangsters financiers » peuvent continuer en toute quiétude avec l’aval de Robin des riches ! On en a marre des promesses de campagne… que du blablabla MORALISATION or not MORALISATION ??? On se fout littéralement du peuple ! Nostalgie de MAI 68 ! Vive MAI 2018 !

    1. Avez vous vu ce passage hier dans l’ émission d’Elise Lucet entre la journaliste et le pantin de Dassault .. Qui dit vrai ? Sur la tva payée ou pas payée. Peux t on espérer des députés Mdp qui ont voté la confiance au gouvernement d’avoir la réponse ? Amitiés et vive l’Union des Gauches

  2. On ne peut pas dire que rien n’est fait et que rien ne bouge, ce n’est pas vrai. Mais c’est comme en informatique, tu traites un virus et un autre naît dans une nouvelle faille. L’évasion fiscale est plus flexible et s’adapte plus vite que les mesures publiques coercitives.
    Par contre, faire de l’évasion fiscale une question prioritaire est nécessaire, tout le monde le partage (à part les amis de Gérard Longuet…).
    La France seule ne peut rien, c’est donc à l’échelle européenne que cela se joue à mon sens et l’UE a annoncé des mesures…qui déplaceront le problème, on le sait tous ! Mais tout de même, si l’Europe bouge, alors ça fera du bruit ! Il faut soutenir ce bruit.
    Comment régler un problème mondial si la compétition fiscale est une arme des pays riches ?

  3. Tres bon billet. Si des action contre la fraude fiscales ont bien ete entreprises, elles ont l air encore une fois de concerner principalement les petits fraudeurs, ceux qui benoitement ont des comptes bancaires en leur nom a l’etranger. MAis si les enjeux d’optimisation sont suffisant, la constitution d’un trust, de societes en pouppees russes avec mandataires hommes-de-paille voir de fondation, rien n’a ete fait. Donc effectivement le chirurgien capilaire n’aura plus vraiment interet a planquer quelques centaines de milliers d’Euros, mais celui qui aura quelques millions, qu’il soit individu ou grand groupe, la oui tout est toujours possible.

    L’assemblee nationale a un role de controle de l application et l’efficacite (le mot a la mode de la macronie) de la loi? Qu’ils s en saississent a ce sujet!

Plus
d'actualités