Marseille 30 03 17

Robert Hue finit sa mue chez Macron

Le sénateur du Val-d’Oise, qui a quitté le PCF en 2008, veut promouvoir des candidatures issues de la société civile. Photo L.P.

Le fondateur du Mouvement des progressistes a présenté mardi ses candidats dans la cité phocéenne. L’occasion de réitérer son soutien au candidat d’En marche.

Ils ont pour point commun d’avoir tous participé aux listes « changer la donne » de Pape Diouf en 2014 mais viennent d’horizons différents. Les candidats aux législatives du Mouvement des progressistes (MdP) Vincent Mannone (1ère circonscription), Ferdinand Richard (4e circ.), Akim Mimoun (5e circ.) et Haouaria Hadj-Chikh (7e circ.) ont hier reçu le soutien de Robert Hue.

« Après 12 ans de militantisme chez les Verts, acharné, qui frisait la stupidité », Ferdinand Richard, homme de culture, a été convaincu par la volonté d’impliquer la société civile. Haouaria Hadj-Chikh reconnaît avoir « eu la chance de mener des campagnes avec le Parti communiste » mais considère avoir été écartée lors des municipales « le poids des organisations ayant pris le dessus sur l’énergie des habitants ».

Elle a depuis été élue au conseil départemental en binôme avec Denis Rossi (PS) et voit le MdP comme un « mouvement qui encadre mais n’enferme pas ». Akim Mimoun est pour sa part un déçu de Jean-Luc Mélenchon. « En 2012 on nous a utilisés, français d’origine maghrébine, pour parler aux quartiers populaires », dénonce-t-il. Quant à Vincent Mannone, 33 ans, il souhaite incarner le « renouvellement par la société civile ».

« Nous mènerons notre campagne de façon totalement indépendante même s’il y aura peut-être des candidatures communes avec En marche », glisse Robert Hue qui annonce une centaine de candidats estampillés MdP sur tout le territoire national. L’ex-dirigeant communiste n’en démord pas : pour lui le candidat « progressiste en capacité de figurer au second tour et de battre Marine Le Pen  », s’appelle Emmanuel Macron. « C’est la position du président du mouvement et de celui qui était son candidat, Sébastien Nadot », rappelle-t-il.

« Je ne serai pas dans son gouvernement »

Robert Hue balaye les soupçons d’opportunisme : « Je souhaite la victoire d’Emmanuel Macron mais je ne m’inscris pas dans une galaxie de pouvoirs. Dans 6 mois je mettrai un terme à ma vie politique. Je ne serai pas dans son gouvernement comme je n’ai pas été dans le précédent même quand on m’a pratiquement sollicité », assure-t-il.

Le sénateur du Val-d’Oise n’est pas sensible au passé du candidat d’En Marche chez Rothschild. « Emmanuelli que l’on vient d’enterrer était aussi un banquier », argumente-t-il. Et il martèle : « Je ne mets ni mouchoir ni serviette ni rien du tout sur mes convictions. Je reste pour le dépassement de la société de l’argent ».

Le président du MdP reconnaît qu’il ne partage pas certaines propositions « d’inflexions libérales » mais retient avant tout la volonté de « renouvellement portée par Emmanuel Macron qui présentera 50% de candidats issus de la société civile. Je m’en réjouis, moi qui ai écrit un livre intitulé Laissez la place ! » À quel projet de société ? Le nom du restaurant, la Jungle, qui accueillait la conférence de presse semble donner un petit indice.

L.P.

Un article paru dans La Marseillaise le jeudi 30 mars 2017.

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