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Sébastien NADOT : « Renforcer les minorités en intégrant dans la Constitution comme une invitation à la tolérance dans un moment où l’on en manque cruellement »

Sébastien NADOT, député et porte-parole national du MdP, a défendu mercredi 11 juillet son premier amendement au projet de loi de réforme constitutionnelle afin d’intégrer dans le Préambule de la Constitution la citation d’Albert CAMUS : « La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité mais la protection de la minorité ».

Un amendement notamment défendu pour renforcer les minorités en intégrant dans la Constitution comme une invitation à la tolérance dans un moment où l’on en manque cruellement.

 

Compte-rendu de l’intervention de Sébastien Nadot

Chers collègues de toutes les sensibilités, ce n’est pas par coquetterie intellectuelle ou pour répondre aux sirènes de la communication que j’ai souhaité inscrire dans le préambule de la Constitution ces mots d’Albert Camus : « La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité mais la protection de la minorité ».

Au sein d’un État démocratique, la Constitution est la règle qu’un peuple se donne à lui-même. Elle définit à la fois le fonctionnement des institutions et les droits garantis aux individus. Ces dix dernières années, la France a connu une crise économique, une crise politique et une crise démocratique.

Introduire dans le préambule de la Constitution ces mots d’Albert Camus, c’est sortir de la matière froide d’un texte pour aller écouter les individus, c’est trouver une articulation entre justice sociale et liberté, c’est entrer dans la dialectique du jacobinisme nécessaire et du girondisme pragmatique, dans lequel on ne se retrouve pas jusqu’à présent.

Si rien n’aboutit jamais sans impliquer le peuple, avec ces mots d’Albert Camus, on pourrait ajouter que rien n’aboutit sans impliquer le peuple dans sa diversité.

Mes chers collègues, parce que la Constitution est aussi l’expression d’une philosophie politique, Albert Camus, ce combattant du pacifisme, cet angoissé des populismes, a toute sa place ici. Ce serait un trait d’union merveilleux entre l’esprit des Lumières, qui nous est très cher, et les temps présents.

S’il est un héritage dont notre pays peut être fier, c’est bien celui-ci. Par ailleurs, ce serait aussi choisir entre une « constitution Twitter » et une autre, plus inspirée de la Pléiade.

Réponse de Sébastien Nadot après l’avis défavorable de la rapporteure et de la ministre de la Justice

 

Cet ajout porterait, non pas sur les aspects organisationnels des institutions et du Parlement, où la minorité dispose en effet, de temps à autre, de quelques droits – encore que ce soit discutable –, mais sur le statut des minorités au sein de la société française. En tant que représentant de la nation, je persiste à dire qu’il y a actuellement de très nombreuses situations dans lesquelles les minorités ne trouvent pas de possibilité d’expression ni de chemin tracé au sein du collectif que constitue notre société. Je maintiens que mon amendement les renforcerait en intégrant dans la Constitution comme une invitation à la tolérance dans un moment où l’on en manque cruellement.

(L’amendement n2419 n’est pas adopté.)

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