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La France, ex-pays de l’accueil des réfugiés ?

Notre pays, dans son histoire, ses fondations, ses valeurs, a toujours été et doit rester un pays d’accueil pour les femmes et les hommes qui, d’où qu’ils viennent, sont contraints de fuir des situations dramatiques et inhumaines : guerres, changements climatiques, dictatures, persécutions ethniques ou religieuses, misère économique. Ces situations-là, d’ailleurs, nous en sommes pour partie responsables, c’est aussi dans notre histoire française…

L’immigration est régulièrement mise à l’index comme étant la source de tous les maux de notre société. Par la droite et l’extrême droite, mais aussi par le gouvernement actuel dont les mesures sur le droit d’asile et l’hébergement des migrants sont vraiment inquiétantes.

Plus grave, dans les propos tenus et dans les actes, tout est fait pour opposer les « migrants » et les « réfugiés » contre les « sans abri ».

Les hébergements d’urgence sont saturés à cause des migrants, nous dit-on pour justifier l’absence radicale de moyens alloués aux services de l’Etat et aux associations pour organiser l’accueil des uns et des autres.

Ce qui est encore plus édifiant, c’est d’entendre certains responsables politiques affirmer, sans aucune preuve, que les migrants seraient hébergés au détriment des SDF qui, eux, ne seraient que des Français…
Bref, un contexte national inquiétant et des discours clairement séduisants pour un certain électorat qui pourrait se tourner vers LREM au lieu de LR et le RN !

Il s’agira, si le texte est voté au Parlement à la rentrée 2019, de contraindre les demandeurs d’asile à accepter tout hébergement en France pour ne plus saturer les centres surchargés et ne plus encourager les « campements sauvages ». Sinon, ils seront sanctionnés et n’auront même pas droit à l’allocation pour demandeur d’asile (qui est de 6,80 € par jour pour une personne, variable selon le nombre de membres d’une même famille et peut être majorée de 7,40 € si aucune place en hébergement n’est trouvée…

On est bien loin des « profiteurs » dont la droite et le RN parlent sans arrêt !) En outre, les services du 115 (numéro d’urgence pour les sans abris, que n’importe qui peut solliciter pour trouver une place en hébergement d’urgence) devront communiquer à l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) la liste des personnes hébergées. Autrement dit, alors que la solidarité doit être notre principe majeur d’action, c’est la délation qui est clairement envisagée pour « chasser du sans papier ».

Vouloir lutter contre les réseaux de passeurs est une chose, résoudre le problème criant des inégalités sociales et de la pauvreté en est une autre, aider les migrants en est une troisième. En confondant sciemment les trois problématiques au lieu d’apporter des réponses y compris sur le plan européen, la France ne sera plus considérée comme le pays des droits de l’homme, mais c’est peut-être ce que nous voulons, fondamentalement…

Le Mouvement des Progressistes soutient totalement la Fédération des acteurs de la solidarité qui se mobilise, comme l’ensemble des associations, contre ce projet injuste et contraire aux valeurs républicaines.

Nicolas Céléguègne
Délégué national du MDP à l’égalité des chances

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Commentaires

2 réponses

  1. Bravo, Nicolas ! Je partage pleinement cette réaction et vision. Si nous n’y prenions garde immédiatement, nous vivrions bientôt tous en populo-tout-cratie d’extrème droite européanisée, rappel d’heures très sombres, malheureusement, historiques et guerrières mondiales… !!!
    Vive le progrès citoyen, écologique et social, non son repli idéologisé par les néo-fascistes, élus, espérons-le et battons-nous contre, par accident de conscience électorale populiste actuelle.
    Osons, à nouveau, notre liberté, son écologie première, union toute !

  2. Totalement d accord. Il n’y a pas à opposer migrant demandeur d asile sans papiers. Un pays comme la France doit pouvoir heberger les gens dignement comme certains pays d Europe parviennent à le faire. Le fait de repartir géographiquement les accueil en lui même n est pas aberrant. Mais derrière les mesures de recensement on peut craindre une dérive de flicage.

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