Dimanche 18 juin, 18 h 30, Première télé

Le score du bureau de vote résonne bientôt dans la salle des glaces de Péchabou. Plus de 60 % ! Bon présage. C’est là que j’avais fait ma première réunion publique, dans ce village tranquille de ma circonscription. C’est là que je retrouverai plus tard dans la soirée tous les fidèles «marcheurs» qui m’ont accompagné ces dernières semaines. A 22 heures, les résultats définitifs me donnent largement vainqueur. Douce euphorie, je ne suis pas de nature très expansive. Je file vers Toulouse. Cinquante minutes sur le plateau de la soirée électorale de France 3 Midi-Pyrénées : je suis passé de l’autre côté de l’écran.

Lundi 19 juin : Joie et déceptions

Je n’ai pas changé mes habitudes de campagne : presque sept heures de sommeil. Après un moment familial, je finis par prendre mon téléphone, un tantinet inquiet. Et pour cause : une centaine de SMS, la boîte vocale pleine, des mails en quantité. Trente minutes seulement pour faire ma revue de presse. Joie et quelques déceptions en prenant connaissance des résultats des uns et des autres. Une amie de grande qualité des Bouches-du-Rhône battue. Je trouve la politique cruelle, pas toujours facile à comprendre. Je rejoins ensuite un journaliste de RTL pour un reportage radio. Il me demande si je réalise que je suis député. A ce moment-là, je n’ai même pas encore reçu le pli officiel du préfet…

Mardi 20 juin : L’heure du bilan

Prise de contact et échange avec les autorités administratives locales. Un rendez-vous est arrêté pour un entretien avec le préfet de région. Il y a aussi bon nombre d’élus locaux que je remercie pour leurs encouragements suite à mon élection. Dans l’après-midi, je retrouve à Castanet-Tolosan celui qui a été mon directeur de campagne pendant cinq semaines. On prend le temps de faire un bilan. J’imagine que c’est plus facile après une victoire ! Je commence alors vraiment à structurer la manière dont je veux aborder mon mandat de député en circonscription.

Le soir, j’assiste à un spectacle prévu de longue date à Saint-Orens. L’agent de sécurité me reconnaît : «Je ne vous croyais pas aussi grand !»

Mercredi 21 juin : Plongée historique

J’ai désormais accès à une quantité importante d’informations sur l’Assemblée. Je décide de m’y plonger sérieusement pendant l’essentiel de la journée. Etre élu, c’est comme changer de travail, d’entreprise, avec déménagement à prévoir. Pour éviter d’être pris de court, mieux vaut maîtriser la mécanique complexe du travail parlementaire. A cela s’ajoute pour moi le besoin d’appréhender à nouveau l’Assemblée nationale par son histoire. Article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : «La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation.» Je relis plusieurs fois ce passage. En «citoyen représentant», me voilà député.

Jeudi 22 juin : Footing et comptes

Mes runnings ont eu le temps de se reposer ces dernières semaines. Donc footing de reprise le long du canal du Midi. Le souffle un peu plus court qu’à l’accoutumée, je sais que je suis attendu au tournant comme député : classé patrimoine mondial de l’Unesco, le canal n’a pas toujours été bien traité ces dernières années. L’après-midi est dédiée à mon mandataire financier pour avancer sur les comptes de campagne, de manière à les présenter à l’expert-comptable. Le travail est fréquemment interrompu par les échanges avec le QG d’En marche pour caler le séminaire de travail du week-end. Pas possible d’aller à une fête de village ce samedi dans le Lauragais.

Vendredi 23 juin : Rentrée des classes

Première journée à l’Assemblée nationale. Trajet en avion. Dans une semaine, le Toulouse-Paris mettra moins de cinq heures au lieu de cinq heures et demie, je verrai si la solution train est préférable. Un parcours au Palais-Bourbon est prévu. Remise de l’écharpe tricolore et des insignes de député, photo officielle, visite de l’hémicycle avant de passer à la phase administrative qui se termine à 19 h 30. Vingt minutes de marche à pied plus tard, je retrouve Robert Hue, le secrétaire général du Mouvement des progressistes (MDP) et une députée du Val-d’Oise issue comme moi des rangs du MDP pour un dîner amical très joyeux. Première nuit à la résidence de l’Assemblée nationale.

Samedi 24 juin : Nouvelle élection

Il me suffit de traverser la rue de l’Université pour me rendre à l’Hôtel de Lassay, la résidence du président de l’Assemblée nationale, où se tient toute la journée le séminaire de travail du groupe parlementaire En marche. Jean-Paul Delevoye et Catherine Barbaroux ouvrent cette journée par un discours intrépide, teinté de sagesse et d’optimisme. C’est au tour du Premier ministre de présenter les perspectives de l’action gouvernementale. La vingtaine de ministres et secrétaires d’Etat vient ensuite se présenter avant que des échanges informels puissent se tisser, l’occasion pour moi de rencontrer Nicole Belloubet, la nouvelle garde des Sceaux. Quand les Toulousains se rencontrent à Paris… En fin de matinée, nous élisons Richard Ferrand président du groupe En marche.

A 14 heures, photo du groupe, suivie d’une photo des femmes, députées En marche. Ce n’est pas qu’une impression pour moi d’appartenir à une formation politique progressiste. L’après-midi est constitué de présentations plus techniques du fonctionnement parlementaire, suivi à chaque fois de temps de questions-réponses. Moment où l’expérience des plus chevronnés croise la détermination des novices dont je suis.

Dimanche 25 juin : Pause toulousaine

Retour vers mes terres toulousaines, de quoi honorer quelques engagements personnels et familiaux. L’agenda de la journée de lundi est déjà complètement rempli et mardi, rendez-vous à 8 heures pour la première réunion de groupe, avant l’élection à la tribune du président de l’Assemblée nationale en début d’après-midi.