Je les cite : « dans ma ville, il y a 64,6% des enfants qui sont musulmans dans les écoles primaires et maternelles ». Puis, il pose la question : « comment vous intégrez ça ? ». « Les prénoms disent les confessions » ajoute-t-il. Un téléspectateur visiblement choqué demande alors, via Twitter, comment il tient ce chiffre. Et M. Ménard de répondre : « le maire a, classe par classe, les noms des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit de le faire (…) pardon de vous dire que les prénoms disent les confessions, à moins de nier l’évidence » (sources : Le Monde, Europe 1).
Premièrement, qualifier de « ça » (pronom démonstratif dont j’imagine bien le caractère dédaigneux qu’il veut lui donner) des enfants, c’est tout d’abord scandaleux. Il ne s’agit là que de mépris, pour ne pas dire de haine, celle véhiculée par tous les agissements actuels du FN.
Deuxièmement, ce fichier est totalement illégal, au sens de la loi Informatique et Libertés de 1978. Le maire de Béziers est donc hors la loi, lui qui dénonce, comme ses amis, la délinquance… J’espère que la justice sera rapidement saisie pour condamner fermement M. Ménard, qui n’agit pas en tant que responsable d’une commune mais en tant que délateur, ce qui nous amène à de sombres périodes de notre Histoire !
Troisièmement, ce raisonnement est totalement absurde : depuis quand le prénom indique la religion d’une personne ? Combien de femmes et d’hommes, aux prénoms occidentaux, sont musulmans, et, inversement, de l’autre côté de la Méditerranée, par exemple, combien de chrétiens portent un prénom de là-bas ?
En tant que progressistes, nous ne pouvons que condamner fermement ces propos et ces agissements, et en appelons à barrer sans ambiguïté la route au FN lors des élections régionales : ce que le FN provoque sciemment dans les communes, il le fera à la tête d’une région !
