Ils ont quarante ans à eux deux mais mettent en avant des convictions politiques fortes, Sally Heddar et Hugo Maisonnave. Leur duo, en lice dans la 21è circonscription, sera l’un des sept en France placés sous la bannière de Nouveau souffle, jeune mouvement qui s’inscrit à gauche et porté par « le progressisme et la citoyenneté ». Et Robert Hue les soutient.
Sally Haddar est étudiant en droit et langue ; Hugo Maisonnave élève à l’IUT TC (technique de commercialisation). Tous deux sont Valenciennois pure souche, « très attachés au territoire ». Ils ont 20 ans, et un appétit citoyen revendiqué, « depuis longtemps » qui s’exprime pour la première fois à travers la campagne des législatives, dans la 21è. « J’ai toujours été engagée, c’est mon caractère, explique Sally Haddar, pourtant en entrant à la fac je ne voulais penser qu’aux études. Mais lors d’un concours d’éloquence en mai 2015, j’avais rencontré les futurs fondateurs de Nouveau souffle. Nous sommes restés en contact et en novembre 2016 ils ont fondé le mouvement que j’ai rejoint. En mars 2017, j’ai décidé de me lancer ». Ce sera pour la députation. Le mouvement progressiste et citoyen, Sally Haddar s’y sent comme un poisson dans l’eau : « C’est très démocratique, très jeune, on est tous sur le même pied d’égalité. Et là, je suis d’accord avec tout ce qui est proposé et, surtout, objet d’un vote, à chaque fois ».
« On n’a pas besoin d’avoir cinquante ans de politique derrière soi pour avoir de bonnes idées. »
Le Mouvement des progressistes, initié par Robert Hue, a apporté son soutien à Nouveau souffle, ce que Sally Haddar voit d’un bon œil : « Le mouvement est composé de gens plus âgés, mais ils écoutent. C’est bien la preuve qu’à tout âge, on peut s’engager. On n’a pas besoin d’avoir cinquante ans de politique derrière soi pour avoir de bonnes idées. La politique est quelque chose de vivant », commente cette petite fille de harki. Son suppléant est sur la même longueur d’onde. Ils affichent une réelle conviction politique, basée sur la laïcité et « une vision de la société plus humaniste et bienveillante ». Changer la vision du travail en proposant la semaine de trente-deux heures ; mettre en place un revenu universel « d’existence », car « la société se doit de mettre le minimum en place pour l’humain » ; encourager l’engagement associatif, politique et culturel, voilà quelques-uns des axes forts du programme. Avec l’éducation : « Il faudrait une école plus adaptée à l’élève. Au lycée, notamment, un noyau dur de cinq matières et des modules complémentaires adaptés ».
La députation ? « Certains se revendiquent du territoire, mais lorsque l’on est député, on représente la nation et pas un territoire ! », insiste la créatrice du comité valenciennois de Nouveau souffle. Elle a tracté, ce samedi, sur le marché de Valenciennes, pour échanger avec les jeunes mais pas seulement : « Des personnes plus âgées nous ont montré leur soutien, ça nous donne encore plus envie ».
Un article de Martine Kaczmarek paru dans la Voix du Nord le 3 juin 2017