Pour une ambition progressiste.

Pour une Ambition Progressiste.

On le sait, la crise de 1929 déboucha, selon les pays, sur des options radicalement différentes : aux Etats-Unis, ce fut le New Deal ; en Allemagne, le nazisme ; en France, le Front populaire. Sur quoi débouchera la crise mondiale actuelle ? Nul ne peut le dire. Mais une chose est sûre : face au capitalisme dont les ravages sont de plus en plus éclatants, et si les mobilisations sociales, écologistes, pacifistes ne manquent pas, il s’agit de porter une alternative.

La gauche française a, de tout temps, été traversée par divers courants. Elle a connu des scissions. Elle a pu être durablement divisée ou momentanément unie. Sa diversité, loin de l’affaiblir, lui a été propice, comme elle l’a été aussi à la démocratie. Aujourd’hui, si ce pluralisme demeure – et doit demeurer -, il se double d’un morcellement, d’un émiettement mais, paradoxalement, il peut être aussi à l’origine de la renaissance d’un nouveau progressisme car l’exercice du pouvoir politique par la gauche, en dépit de fautes indéniables, a néanmoins, en son temps, concrètement amélioré la situation matérielle des plus modestes. Mais elle peut et doit, aujourd’hui, faire plus.

La gauche a besoin d’une révolution. D’une révolution copernicienne : un renversement de la perspective, un nouveau mode de penser. Il lui faut se (re) construire par en bas. La transversalité doit se substituer à la verticalité, pour permettre de rassembler et de mettre en mouvement les énergies et les intelligences qui habitent les humanistes, pour permettre d’élaborer un projet de transformation sociale progressiste, en rupture avec les dogmatismes du passé, hors de toute abstraction, dans la réalité du mouvement lui-même. Un projet qui rende aux forces du travail et de la création, et notamment à la jeunesse, comme une envie de politique.

Dans tous les partis de la gauche française et hors de ceux-ci, des femmes, des hommes cherchent à définir la nature et les conditions d’une transformation sociale progressiste, d’un autre possible que le capitalisme. On voit se multiplier les appels, les manifestes. De nouveaux partis naissent. Des alliances se cherchent. Tout cela témoigne d’une volonté grandissante de « faire bouger les lignes » à gauche.

Mais la création de nouvelles formations politiques continue d’obéir aux schémas des XIXe et XXe siècles et l’idée de voir émerger une gauche de la gauche – c’est-à-dire à la gauche du Parti socialiste – revient, en fait, à pérenniser la dichotomie entre une radicalité généreuse mais impuissante et un réformisme prompt à la retraite dès qu’il se heurte à l’argent roi.

Pouvons-nous ainsi apporter une contribution à l’émergence d’une alternative progressiste post-capitaliste grâce à une force politique nouvelle qui l’incarnerait ? Nous le croyons. Il n’y a pas d’intérêt à la politique sans utilité de l’engagement et pas d’engagement utile sans perspective d’améliorer le quotidien et sans projet pour l’avenir.

Transformer les esprits, changer radicalement les mœurs politiques hors des systèmes partisans, remédier aux dangers d’un individualisme sans foi ni loi et au règne de l’Argent roi. C’est bien de cette révolution dont ce monde a besoin.

Voilà ce qui nous a amenés à créer le Mouvement Unitaire Progressiste dont la vocation est d’associer, de rassembler des femmes et des hommes, militants ou non d’organisations de gauche, dans le but d’ouvrir ce vaste chantier qu’est la révolution nécessaire à la gauche.

Faire avancer la cause du Progrès humain dans une société de plus en plus mondialisée, informationnelle, médiatisée, riche de potentialités trop souvent inaccessibles au plus grand nombre, pose en termes nouveaux l’engagement politique individuel et collectif,l’intervention des salariés et des citoyens dans la gestion des entreprises et de l’administration des affaires publiques.

Ce faisant, nous ne nous installons pas dans la concurrence entre organisations de gauche. Notre terrain est celui de l’association au sens où Marx parlait de « producteurs associés » pour qualifier la société post-capitaliste : une mutualisation.

Le Mouvement Progressiste s’inspire des valeurs humanistes des Lumières, du socialisme historique français – c’est-à-dire des valeurs fondatrices du socialisme et du communisme -, et de celles du féminisme et de l’écologisme. Il veut agir pour une société solidaire, dans laquelle les personnes, indépendamment de leur origine, de leur couleur de peau, de leur religion, de leur nationalité, de leur sexe ou de leur orientation sexuelle, aient les mêmes droits et les mêmes chances, dans un monde en paix, respectueux des êtres et de leur environnement.

Le Mouvement unitaire progressiste (MUP) n’est pas un parti politique au sens classique. C’est l’émergence d’une nouvelle force progressiste et transformatrice. Celle-ci  ne peut ni se décréter ni résulter d’accords de sommet mais émerger d’énergies individuelles et collectives, dans un processus fédérateur qui œuvre à l’avènement d’une société libre où chacun puisse vivre, en toute indépendance, des fruits de son activité.

Aucun parti ne peut prétendre, à lui tout seul, être la force propulsive du progressisme nouveau, et de la dynamique unitaire, dont le peuple de gauche a tellement besoin. On ne saurait non plus laisser les états-majors faire et défaire les coalitions et les alliances au gré des résultats électoraux et des rapports de force internes. La solution est ailleurs.

Dans les associations, les collectifs, dans la société civile, des millions de femmes et d’hommes cherchent, un espace politique solidaire, efficace et durable, où s’investir pour le changement.

Nous voulons donc agir pour rassembler les uns et les autres dans l’élaboration commune d’une alternative progressiste au néolibéralisme, d’un programme de profonde transformation sociale. Un projet qui soit porté par un gouvernement de gauche, et qui s’inspire directement des aspirations, des revendications et des luttes de toutes les forces vives de notre pays.

Nous voulons rassembler toutes celles et de tous ceux qui veulent se retrouver dans une démarche unitaire, en pleine autonomie, au-delà des appareils politiques, non pas contre eux mais en rejetant toute hégémonie, toutes celles et tous ceux qui désirent participer à l’écriture d’une nouvelle page fondatrice de l’histoire de la gauche.

Les progressistes de tous horizons ainsi rassemblés au sein du MUP se donnent comme objets premiers :

          –  de développer la dignité humaine, la solidarité sociale et l’éducation des citoyens,

–  d’améliorer les conditions de vie de tous les citoyens en étant particulièrement attentifs à la situation des plus démunis, des femmes, des jeunes, des personnes en situation de handicap,

           –  de combattre les replis identitaires et toutes les formes de racisme,

–  de contribuer et prendre toute leur place dans l’œuvre de désarmement internationalde la planète. Par une participation active à la pacification en s’opposant à toutes les luttes armées dans un monde menacé en permanence par les guerres,

– de favoriser les conditions et le développement d’une démocratie réellepartout dans le monde, seul régime garant des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Pour cela, cinq axes de réflexion et d’action nous semblent prioritaires :

1)      La conception d’un nouveau modèle de développement économique, en France et en Europe, qui soit à la fois social, écologique et progressiste.

2)      La reconstruction de notre société autour des principes de justice sociale, d’égalité, d’accès aux savoirs et à la culture.

3)      L’approfondissement de la démocratie sociale et citoyenne.

           4)      La définition d’une nouvelle éthique de la République et de la vie politique.

           5)      Le combat pour une mondialisation solidaire et pacifique.

Ces axes de notre Mouvement reposent sur trois piliers essentiels : la démocratie, le partage et la sécurité et s’inscrivent dans les choix majeurs du progrès solidaire.

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