En utilisant le 49-3, le premier ministre passe outre le refus du projet par l’opinion publique (70% d’opposition) et il bafoue la représentation nationale en empêchant tout débat de fond.
La droite a déposé une motion de censure qui propose de durcir encore le texte. Je ne l’ai bien évidemment pas voté. De même, je n’ai pas participé à la tentative d’une « Motion de censure de gauches ». Elle n’aurait permis ni le retour au débat parlementaire, ni de faire tomber le texte sauf avec le concours massif de la droite. Pour moi, un tel scénario, c’est « non, merci, en aucun cas ! ».
Je vois bien, aussi, que certains visaient plus loin en espérant se saisir de l’occasion pour préparer l’élection présidentielle. Ce n’était ni le moment ni l’objet du débat. Cela rajoutait de la confusion à la confusion.
Au final, cet épisode est bien triste et renvoie à une image bien politicienne de notre parlement. Le premier ministre porte assurément une grande part de responsabilité dans ce bazar. A vouloir toujours passer en force et en n’écoutant personne, la gouvernance devient mauvaise. Je suis consterné.
Désormais, le texte « El Khomri » va aller au sénat puis revenir à l’assemblée. Je conseille au premier ministre de ne pas s’entêter et de retirer le texte. Ce serait plus sage !
Une déclaration de Jean-Noël Carpentier, député et porte-parole du mdP, à retrouver sur le site www.jncarpentier.fr
