Accord Gouvernement/Mittal : Peut-on y croire ?

carpentier anLe Premier ministre l’a annoncé vendredi soir : un accord est intervenu avec Mittal à propos de l’avenir du  site sidérurgique de Florange. Le dossier est explosif pour les salariés, sur le plan politique et le gouvernement engage sa crédibilité sociale. C’est pourquoi, l’Elysée et Matignon ont fait jouer un rôle présenté comme déterminant à l’intervention de l’Etat, avec pour hantise la phrase de Lionel Jospin « L’Etat  est impuissant » en matière de décisions stratégiques des entreprises.

L’emploi est la priorité de la majorité présidentielle. Dans cette affaire, la production d’acier, avivée par la question des débouchés que la coûteuse nationalisation temporaire n’aurait pu régler, semble un impératif secondaire. De ce que l’on connaît de l’accord, François Hollande  et Jean-Marc Ayrault auraient évité un plan social supprimé, les 630 salariés concernés conserveraient un emploi sur le site, tout comme ceux des autres usines, notamment celle de Dunkerque. Un plan de 180 millions d’euros sur cinq ans aurait été accepté par Mittal. C’est peu. D’autant que seule la filière froide serait visée. C’est-à-dire celle que souhaitait conserver Mittal puisqu’elle produit une importante valeur ajoutée. Rien de très clair pour l’avenir des hauts fourneaux dont le sort semblé lié à la mise en place à titre expérimental dans un cadre européen du système Ulcos.

A Florange, les salariés et les syndicats ne sont pas rassurés et je partage leur inquiétude. Nous savons par expérience que Mittal est spécialiste des engagements non tenus. Désormais, tout le problème consiste à donner aux salariés un véritable droit de contrôle sur ces engagements. L’Etat, dans cet esprit, a un rôle à poursuivre : il y va de son autorité. L’arme de la nationalisation temporaire doit rester l’un de ses outils de persuasion dans un secteur aussi hautement stratégique pour l’économie de la France qu’est celui de la production de l’acier. Et l’Etat doit soutenir les salariés dans leur légitime combat.

Partager l'article
sur les réseaux sociaux

Facebook
Twitter
WhatsApp
Telegram
LinkedIn

Commentaires

Plus
d'actualités