Les privilèges accordés à l’oligarchie et sa collusion avec le pouvoir ne pouvaient qu’aboutir aux scandales politico-financiers qui se multiplient ces temps-ci. Le service de l’État et du bien commun s’efface devant le culte de la réussite, du luxe et les intérêts de l’aristocratie financière.
Nos institutions et notre économie, corrompues par l’argent-roi, exigent d’être réformées en profondeur. Les inégalités sociales ont joué un rôle déterminant dans le déclenchement de la crise, en poussant les plus modestes à contracter des prêts qu’ils n’étaient pas en mesure de rembourser. Or, bien qu’ils en portent la responsabilité, les possédants font payer la crise aux classes moyennes et populaires grâce à leur domination politique. Les temps sont trop graves pour continuer à laisser s’accumuler des fortunes astronomiques dont le seul destin est de gonfler le patrimoine de dynasties. Ce sont autant de biens collectifs et de sources d’investissement confisqués par la rente. La solidarité qui prévaut entre riches doit s’étendre à la nation.
La fraude fiscale coûte environ 50 milliards d’euros par an à l’État. Seuls d’importants contribuables et de grandes sociétés disposent des moyens nécessaires à l’organisation d’un tel système. Il est urgent de poser la question d’une limitation des revenus et de contraindre toutes les entreprises à s’acquitter du taux normal d’imposition. La gravité de la situation appelle d’urgence transparence, vérité, et assainissement de la vie politique et institutionnelle. L’heure, pour le président de la République et son gouvernement, est à rendre des comptes et à s’expliquer devant la nation.