ANI : un accord qui ne satisfait pas.

pierrecazenavePar Pierre Cazenave, Délégué régional du MUP Aquitaine.

Depuis des années, le Medef veut nous faire partager sa philosophie économique libérale, à savoir que « les licenciements d’aujourd’hui font les emplois de demain et qu’il faut flexibiliser le travail pour que les employeurs n’aient pas peur d’embaucher ».

La réalité est déjà moins rose car, chaque jour, ce sont mille salariés de plus qui se retrouvent au chômage. Les plans de départs dits volontaires et le nombre de ruptures conventionnelles explosent. Dans les grands groupes, les licenciements boursiers jettent à la rue des milliers de leurs salariés auxquels s’ajoutent les licenciements provoqués en cascade chez les sous-traitants de la filière concernée.

L’Accord National Interprofessionnel, signé par le Medef et trois Syndicats le 11 janvier 2013, prétend poser les bases d’un nouveau modèle économique et social.

Cependant en l’examinant de près, on constate notamment :

    – qu’il détruit les garanties collectives nationales comme socle minimal applicable à chaque salarié quelle que soit la taille de son entreprise,
– que le contrat de travail signé n’est plus une garantie pour le salarié puisqu’il peut être suspendu pour une durée de 2 ans par un accord d’entreprise,
– que la mobilité imposée devient la règle, même si le contrat de travail ne la prévoyait pas, avec pour sanction le licenciement si le salarié la refuse,
– que la consultation sur la réalité du motif économique s’efface derrière la négociation sur le contenu du « plan de sauvegarde de l’emploi » et le processus  de consultation du Comité d’Entreprise.

L’arrivée probable d’une autre main de velours dans un gant de fer pour succéder à Madame Parisot à la tête du MEDEF nous démontrera rapidement que faire « ANI, ANI » avec le patronat n’inversera pas automatiquement la tendance du chômage, hélas!

Hier soir, lors d’une réunion politique du PS à Mérignac, j’ai apporté quelques éclairages sur des dangers contenus dans l’accord objet de la proposition de loi. Un de mes contradicteurs socialiste ne voyait quant à lui aucun risque désormais à négocier avec le MEDF « qu’on connaît bien  maintenant ». Et Il poursuivit en indiquant que la loi que je défendais n’avait pas empêché le million de licenciements supplémentaires de ces dernières années !

De tels propos entendus hier soir dans la bouche de cet élu socialiste à Mérignac ont dû faire plaisir à feu Margaret Tatcher en enfer libéral et retourner de colère dans sa tombe le socialiste Jaurés !

Pour faire baisser le chômage, une autre voie est possible, une autre voix veut se fait entendre à gauche, une voix qui souhaite débattre de la conception libérale du toujours plus de flexibilité, du toujours plus de précarité.

Je sais que nous pouvons faire confiance à nos parlementaires du Mouvement Unitaire Progressiste pour aller dans ce sens.

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