Au-delà du bilan, des perspectives restant à ouvrir…vite.

Par Laurent Dumond, Membre de l’Exécutif national du MUP, Conseiller régional d’Ile-de-France

Un an, cela fait maintenant un an que les français ont décidé de se donner un Président de la République de gauche. Ce choix reposait notamment sur la volonté d’en finir avec une fonction présidentielle abimée par le représentant d’une droite arrogante au service de clans et des tenants de l’argent.

Ce choix était et reste pour les progressistes le moyen de rompre avec l’utilisation d’une crise réelle pour aggraver plus encore les conditions de vie, de travail, d’étude de millions de personnes à travers le monde et dans notre pays de France.

Le choix de faire de François Hollande notre candidat était naturel. Il reposait aussi sur notre refus de voir la gauche continuer à se diviser artificiellement et à notre volonté de voir ces mêmes gauches se regarder en face et ainsi tirer les leçons de leurs échecs respectifs tant nationaux, qu’internationaux dans l’exercice du pouvoir.

Un an plus tard, les ressorts de la crise demeurent entiers. Les conséquences sont toujours plus dures et rien ne parait changer ; l’économie et la finance continuent d’être présentées comme l’alpha et l’oméga du développement planétaire ; l’homme n’apparaissant qu’un outil parmi d’autres au service d’un développement injuste socialement et écologiquement malsain.

Les conséquences de la crise sont diverses et difficiles, elles ne cessent de bouleverser les réalités passées, de renforcer les demandes de remises en causes et de réformes mais étrangement certains dogmes d’hier érigés en règles, en traités et en critères demeureraient immuables. Pour ceux qui croient en la politique, qui pensent que l’expérience débutée il y a maintenant un an peut et doit redonner du sens tant à l’engagement politique, l’utilité élective qu’à l’action gouvernementale, c’est évidemment une question et un problème qui reste à résoudre.

Les récents propos ministériels sur ce qui serait de l’austérité ailleurs sans l’être ici relèvent d’une sémantique difficilement compréhensible. Alors que la mal vie s’étend, que le chômage ne cesse de progresser, tenter d’expliquer qu’il pourrait y avoir de bonnes et mauvaises augmentations du nombre de demandeurs d’emplois relèverait de la même manière de l’inaudible.

Les français sont conscients des difficultés auxquelles le pays est confronté et que le gouvernement doit gérer. Ils n’ont pas besoin d’être ainsi rassurés à bon compte mais d’une boussole. C’est ce manque de visée et toute l’ambiguïté qui le traverse qui forge l’état actuel de l’opinion envers le Président.

Les mobilisations sociales du 1er mai et celles plus politiques de ce début de mois n’ont pas rencontré les succès escomptés. Elles montrent, notamment à gauche, que l’ambition personnelle d’un tribun surfant sur les déceptions et colères parfois légitimes ne vise pas à ce la gauche réussisse, pas à permettre de donner de l’espoir et la confiance. Pourtant, elles ne sauraient être sous-estimées par un gouvernement se devant de mesurer les attentes et dont le devoir est de mettre en application les espoirs qu’il a suscités.

Alors que le niveau de la crise appelle des réponses sociales, politiques et économiques inédites et partagées, la majorité présidentielle apparaît dans cette situation bien discrète pour ne pas dire aphone. Ses différentes composantes semblent déjà accaparées par les futures élections territoriales, déjà sur des postures partisanes en espérant passer au mieux une échéance qu’elles pressentent à l’avance difficile.

Confronté à une  cinquième république centrée autour de l’idée d’un homme fort s’appuyant sur un parti majoritaire, nous devons mesurer que les réponses à la sortie de crise méritent tout au contraire de s’appuyer sur les richesses et la diversité des apports que recèlent bien sûr la gauche française mais aussi toute notre société. Croire que la gauche peut s’en sortir autrement que collectivement est non seulement une erreur mais risque de renforcer la rupture grandissante entre les citoyens et les politiques, aujourd’hui assimilées aux élites. Ne pas mesurer cela équivaudrait à ouvrir un boulevard à  un populisme de droite seul en position de tirer profit de cette situation du fait d’une démobilisation de couches entières de populations en mal d’un projet politique répondant à leurs aspirations à vivre sereinement.

Il est donc urgent que l’idée de rassemblement des progressistes, écologistes, républicains se concrétise autour d’un changement de société reposant sur des valeurs de progrès et de justice sociale dépassant les seuls mots. Pour nous, progressistes, une première pierre à poser s’avère nécessaire, celle de la refonte en profondeur du système contributif auquel particuliers et milieu économique sont soumis.

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