Au lendemain de la primaire de la « belle alliance populaire », le chiffre « officiel » de votants qui sera finalement délivré ne sera pas celui annoncé tout au long de la soirée dans « la fourchette haute » par les dirigeants du PS et son autorité indépendante chargée de proclamer les résultats.
1 250 000, 1 500 000 votants ? Ce n’est pas rien et il ne s’agît pas de sous estimer cela car c’est autant d’engagements, d’actes militants et d’espoirs portés à une gauche en difficulté. La chose est sure, la démarche citoyenne était plus vertueuse que celle de dirigeants qui, tout le long de la soirée, en enjolivant le niveau de participation, n’ont fait que démontrer l’incapacité des appareils politiques à entendre ce qui se passe.
La réalité est pourtant claire et les primaires le rappellent. Comme pour celles de la droite et ses 4 millions de votants, comme à l’occasion de plus en plus d’élections, des couches entières de populations ne se sentant plus représentées pensent que donner son avis et sa voix à quelqu’un est désormais devenu inutile.
Alors, plutôt que de tordre les chiffres, de se mentir à soi-même, de se rassurer à bon compte, les forces progressistes devraient s’attacher à permettre à tous ces citoyens qui font le choix de déserter les isoloirs de se sentir intéressés et concernés.
Ce n’est toujours pas cela qui domine au lendemain du 1er tour d’une primaire qui voit le Parti socialiste s’attarder sur son devenir et s’interroger sur celui susceptible de le diriger plutôt que d’évoquer la capacité des forces progressistes à être utiles aux Français.
Assurément, c’est en dépassant les frontières partisanes que les appels à de nouvelles ententes humanistes, citoyennes et progressistes forgeront les rassemblements susceptibles de redonner du sens à la politique et au respect des engagements pris.
Laurent Dumond, Membre de l’exécutif national du MdP