Cette grande évasion fiscale qui emprisonne les peuples.

jncarpentier

Depardieu a fait couler beaucoup d’encre. Notamment pour le dernier rôle en date de sa vraie vie dans « la Grande évasion fiscale ». C’est l’histoire d’un homme. Mais allons plus loin. Et malheureusement constatons que l’arbre cache mal la forêt. Mesurons à travers l’actualité de l’affaire Apple l’ampleur d’un phénomène où les grands groupes qui règnent sur l’économie mondiale, agissent dans l’ombre. Au risque de mettre en péril l’économie mondiale, les Etats et nos organisations sociales.

Tous ces milliards planqués profitent à quelques gros actionnaires déjà millionnaires et manquent à nos vies, manquent aux services publics utiles aux populations comme la santé, l’éducation, la sécurité… Car la vérité est là, les recettes fiscales émanant des grands groupes sont incontournables pour que nos sociétés modernes ne se transforment pas en jungle où règne la loi du plus fort.

Certes, ce type de pratique n’est pas nouveau : on peut même affirmer qu’elles sont inhérentes au système qui place l’argent avant les hommes. Et le coup de projecteur actuel est à la fois politique, social, économique et moral. Car qui en fait l’actualité, c’est la crise. Celle qui pousse les Etats, soit à l’austérité pour le plus grand nombre pour trouver par des économies l’argent de l’action publique devenu rare, soit, à débusquer, par la transparence et une redécouverte de l’éthique,  les fraudes. Fraudes ou pas d’ailleurs. Car l’évasion fiscale est pour l’essentiel scandaleusement rendue possible par les failles ouvertes par les différences de régimes fiscaux entre Etats. La mode étant depuis des années au dumping fiscal et social !

Apple est un des cas d’école qui montre l’urgence à réformer le système mondial. La firme est aux Etats-Unis la plus grosse contributrice de l’impôt sur les sociétés avec près de 6 milliards de dollars versés au Trésor en 2012. C’est dire que le poisson est gros et qu’il a quelques moyens. Des moyens qu’il utilise pour organiser l’évasion fiscale sur ce qu’il devrait  payer en supplément sans risque de faillite. Le Sénat américain vient de conclure : « Apple a structuré ses organisations et ses opérations pour éviter les impôts américains. De telles agissements désavantagent ses concurrents américains, et forcent les autres contribuables à endosser la charge fiscale dont il s’est débarrassé ». Et de mettre à jour un système complexe de multiples filiales offshore permettant à Apple de faire sortir des Etats-Unis environ 74 milliards de profits en quelques années et d’échapper à toute taxation.

Et pendant ce temps, on parle d’austérité pour les peuples…

On le voit à travers cet exemple d’Apple on imagine les sommes colossales qui manquent aux économies des pays. Le débat éthique est enfin lancé. En France et ailleurs, il faut tenir ferme et se rassembler dans une convergence internationale pour exiger une réforme profonde des systèmes fiscaux et bancaires. Et commençons par les pays européens !

Partager l'article
sur les réseaux sociaux

Facebook
Twitter
WhatsApp
Telegram
LinkedIn

Commentaires

Plus
d'actualités