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Claude Pinon, délégué du MUP Bourgogne, explique pourquoi il quitte le PCF.

Retrouvez le texte de l’entretien accordé par Claude Pinon au quotidien Le Bien Public (11/04).

Claude-PinonIl en a été l’âme, le porte-parole, l’incarnation. En Côte-d’Or, en Bourgogne, le PCF, c’était Claude Pinon. Ça ne l’est plus. Il vient de quitter son parti et s’en explique dans nos colonnes. De Claude Pinon, on connaît surtout le militant communiste. Moins l’homme de lettres. Alors, quand le politique veut quitter « son » parti, il prend la plume : «Après avoir durant quatre décennies occupé des postes de responsabilités, du bas en haut de la hiérarchie, de la cellule à la section, de la fédération à la Région et au Conseil national avec des mandats électifs comme maire-adjoint de Dijon et vice-président du conseil régional de Bourgogne, j’ai décidé de quitter le PCF. « C’est après le constat, depuis quelques années, de désaccords, non sur les idées fondamentales issues du marxisme, mais précisément sur les pratiques et la stratégie. « Je n’oublie pas pour autant le rôle du PCF dans l’histoire de France, à bien des égards, le peuple lui doit beaucoup d’avancées sociales et culturelles essentielles à la vie quotidienne et au rayonnement de la France. « Je reste évidemment communiste, personne n’est propriétaire de cette belle espérance, pas même le parti qui s’en réclame. Il y a plus aujourd’hui d’anciens membres du Parti communiste que d’adhérents. Sa dissolution dans le Front de gauche n’est que l’aboutissement d’un long et inexorable déclin. « Je n’ai ni regret ni amertume, je respecte celles et ceux qui font encore ­confiance en ce parti, c’est aussi pour cela que je tenais à clarifier les choses. « Il s’agit désormais d’être communiste autrement, dans une autre séquence historique. »

« Le MUP n’est pas un supplétif du PS »

« C’est donc en toute lucidité et clarté que j’ai participé à la création du Mouvement unitaire progressiste (MUP) avec Robert Hue, sur un constat simple, le rôle des partis institutionnels de gauche existe, mais pour beaucoup il s’apparente comme un obstacle à la dynamique unitaire. C’est pourquoi le MUP s’inscrit dans le dépassement de ses structures anciennes qui ont perdu leurs forces attractives et prospectives, même si le contexte électoral de 2012 en masque la réalité profonde. « Le rôle du MUP n’a pas vocation à être un supplétif du PS, mais de dépasser les divisions issues du Congrès de Tours en 1920, pour aller vers une confédération des gauches françaises, créant un mouvement à l’opposé de stratégies qui dressent une gauche contre l’autre. 1789 a initié un processus historique d’émancipation humaine qui reste à achever. Prétendant mener à bien cette démarche, les différents communismes d’État du siècle dernier et le modèle socio-démocrate ont échoué, souvent au mépris de la vie humaine. « Je sais le pari difficile, il peut être gagné ou perdu, mais ce dont je suis ­convaincu c’est que des centaines de milliers de femmes et d’hommes de gauche se posent ce type de questions aujourd’hui. « J’espère que ces quelques lignes nous permettrons de réfléchir et de construire ensemble.»

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