
Revenons donc aux anciens usages, plus conformes à l’indépendance de l’autorité. Les sanctions prononcées contre les policiers fautifs sont ensuite, nous semble-t-il, légitimement, sévères. Il est tout à fait normal, en effet, de sanctionner, plus lourdement, des agents dont la mission s’accompagne d’importants pouvoirs, parfois privatifs de nos libertés. Notre justice a trop longtemps fait preuve de mansuétude à l’égard de policiers délinquants, soit en les dispensant de peine, soit en allégeant les peines prononcées, pour ne pas apprécier aujourd’hui, comme il se doit, la juste et courageuse décision du tribunal de Bobigny. Que les « gardiens de la paix » fassent un métier difficile, chacun en conviendra aisément : cela ne saurait suffire à légitimer une « culture de l’excuse » d’actes inadmissibles commis au nom de la loi. En tant que citoyens, nous ne pouvons que réclamer la « tolérance zéro » pour les policiers. C’est l’intérêt de la démocratie, il n’y a pas à transiger là-dessus. La police, après tout, c’est un devoir permanent d’exemplarité : il n’y a pas non plus à transiger sur ce point. Assez de bavures, assez d’abus de pouvoir !
Changeons ces mœurs peu conformes à l’ordre public ! N’est-ce pas au demeurant l’intérêt d’une « République irréprochable » ?