Dieudonné : le Conseil d’Etat a pris une décision légitime.

Je me réjouis, comme beaucoup de démocrates de ce pays, de la décision du Conseil d’Etat interdisant, ce soir, le spectacle de Nantes de M. Dieudonné, pour risque de trouble grave à l’ordre public et atteinte à la dignité humaine.

La liberté d’expression est très tolérante; elle a même, depuis quelque temps, « le dos large » selon une formule populaire bien connue. Elle admet aujourd’hui toutes les expressions, et d’abord celles de la bêtise, de la médiocrité et de la méchanceté ; les réseaux sociaux numériques et l’Internet, de façon générale, regorgent de ces expressions nauséabondes et calomnieuses.

Mais, sous couvert de divertissement, pouvait-elle admettre aussi la haine et l’antisémitisme? Non, elle n’en avait pas le droit. Manuel Valls, avec beaucoup de courage et de détermination, a donc eu raison de vouloir enrayer la « mécanique de la haine », activée et alimentée quotidiennement par ce pseudo-« humoriste » et de vouloir, par tous moyens de droit, faire interdire des spectacles qui sont devenus des « meetings politiques » vomissant toutes les saletés possibles.

Certaines voix -parfois de bonne foi- disent qu’il s’agit là d’une erreur qui n’aura d’autre vertu que de « victimiser » le personnage ce soir condamné et de lui assurer un surcroît d’audience. Nous verrons bien, mais, de toute façon, ce discours n’est pas acceptable. N’oublions pas: « à trop craindre quelquefois on n’étreint plus rien ». Les victimes dans cette affaire sont bel et bien tous ces hommes et femmes juifs que M. Dieudonné n’a de cesse de fustiger dans ses « shows ».

Dieudonné est un agresseur et doit être traité comme tel, par la loi notamment, et chaque fois qu’il sera nécessaire. Les préfets, à n’en pas douter, veilleront à ce qu’il en soit désormais ainsi; il est à souhaiter que les directeurs de théâtre et de salles de spectacles, oubliant leurs perspectives de gains financiers, se montrent eux-aussi pleinement citoyens, et agissent à l’avenir comme tels.

Un article paru le 9 janvier 2014 sur le site www.huffingtonpost.fr.

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