Donnons une dimension humaine au mot réforme.

laurentdumondPar Laurent Dumond, Conseiller régional (MUP) d’Ile de France, Vice-président de la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise.

Allocations familiales, retraites, garantie jeunesse sont autant de sujets sociaux que de réformes annoncées. Pourtant, face aux expériences passées, l’idée même de «réforme» est aujourd’hui perçue comme une menace et une remise en cause future.

Au moment où l’on salue la mémoire de Pierre Mauroy et les avancées sociales et économiques initiées sous son autorité, la gauche gouvernementale a la responsabilité de redonner un sens à un mot pouvant et devant être aussi synonyme de progrès et d’espoirs.

Le monde change et l’on peut comprendre les adaptations nécessaires. Cela oblige à avoir le courage de tout regarder et notamment celui de revisiter aussi les «préalables» économiques et financiers impactant la vie quotidienne de milliards d’êtres humains. C’est pourtant en ce domaine que les décisions politiques réellement palpables restent des plus fades.

Loin du Mouvement Progressiste l’idée de penser que l’enjeu économique serait secondaire, mais comment croire à un avenir sain et juste sans respecter davantage les hommes et une planète aujourd’hui assujettis aux lois de la concurrence, de la productivité, de la compétitivité, de la maîtrise de la dépense, de la rentabilité…

Les derniers événements grecs en sont un révélateur. Les Grecs savent ce que  s’adapter à en crever veut dire. Cela n’empêche pas les armateurs, églises et  dirigeants de ce pays mais aussi européens de continuer, au-delà le discours de circonstance sur l’austérité malsaine et le retour à la croissance, à faire la leçon sur les efforts restant à réaliser ou l’énième prétendu modèle du moment à suivre. A le faire en s’évitant le débat qui s’impose sur ce que pourrait être un nouveau type de développement et en s’épargnant la moindre autocritique et efforts d’adaptation pour eux-mêmes.

L’histoire des réformes et conquêtes sociales se conjugue à celle des développements  industriels et productifs et l’on voudrait, au moment où les avancées scientifiques et informationnelles se poursuivent, que celles-ci se retournent contre les hommes. Nombre d’entre eux restent même privés de l’essentiel parce que le résultat économique et financier l’emporte envers et contre tout.

Alors, en cette période de crise, la pire des injustices serait d’engager une réforme sans démontrer que l’effort partagé le soit sans partir des capacités contributives de chacun, sans prioriser la place de l’humain dans la réforme envisagée.

Cette ambition reste à conquérir mais mesurons que, tant que l’on restera accroché aux exigences de la société de marché, le débat sur la qualité des réformes et l’adhésion à l’idée de réforme restera posé. Elle s’impose à notre gouvernement et à sa réussite.

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