jp maurice

En 2010, l’école était au bord du gouffre… En 2011, Sarkozy va lui faire accomplir un grand pas en avant !

jp maurice Parmi les renoncements programmés par le gouvernement sur les services publics, il y a ceux dont même les médias les plus dociles ne peuvent cacher les effets à l’opinion :

  • Ce sont les voies de communication et les transports publics sous gestion directe ou dépendant des subventions de l’Etat qui sont paralysés au moindre incident, au moindre accroc météorologique, faute d’entretien et de moyens pour anticiper. Il est si facile ensuite d’accuser les services de la météo qui n’ont pas su prévoir, les cheminots de ne pas faire le nécessaire, les cantonniers de ne plus savoir jeter du sel sur les routes ! …

  • C’est ce qui reste du service public de distribution d’énergie où un incident même mineur risque de provoquer par effet domino une gigantesque panne privant l’ensemble des usagers, familles ou entreprises, d’une énergie pourtant vitale pour la simple raison que les investissements nécessaires au développement et à l’entretien du réseau existant ne sons plus faits.

  • C’est le système hospitalier public où trop souvent il faut attendre plusieurs semaines pour un rendez-vous, pour un examen lorsque l’on n’a pas les moyens d’aller payer ailleurs. Avec les conséquences qu’on imagine lorsqu’il s’agit de diagnostiquer précocement une tumeur ou d’assister une personne âgée en situation de détresse.

On pourrait continuer ainsi cette triste litanie, qui a pour point commun le discours dominant sur les services publics qui coûtent cher, qui ne sont pas « rentables », discours qui permet de justifier qu’on brade des services indispensables à notre vie collective à des entreprises privées qui n’arrivent pas à tenir les engagements qu’elles prennent, qui dégagent le maximum de profits quand tout va bien pour renoncer à la moindre difficulté un peu sérieuse.

 

Et puis, il y a la casse silencieuse dont on ne réalisera, hélas, les conséquences que lorsqu’il sera vraiment trop tard. C’est ce que subit l’école publique victime depuis plusieurs années d’une véritable saignée : près de 57 000 postes d’enseignants supprimés depuis 3 ans ! Avec des conséquences irréparables :

  • Diminution drastique des postes ouverts aux concours au moment où la courbe démographique montre que le pic des départs en retraite des enseignants du baby-boom va être atteint.

  • Effacement pur et simple de la formation des enseignants (c’est bien connu, n’importe qui peut s’improviser enseignant !) dont les effets ont été visibles dès les premières semaines après la rentrée : les jeunes enseignants « stagiaires », sont livrés à eux-mêmes dans des classes difficiles, sans suivi, sans aide… beaucoup d’entre eux ont déjà choisi de quitter le métier (alors qu’ils avaient suivi un parcours universitaire exigeant pour préparer et réussi les concours de recrutement. D’autres malheureusement sont déjà confrontés à des difficultés de santé majeures dont il est bien difficile aujourd’hui quel sera le coût social final pour chacun d’entre eux et pour la collectivité.

  • Suppression des postes de remplacement (mi-décembre, 250 classes étaient sans maître dans les écoles du Val d’Oise, triste record !), avec les effets directs sur la scolarité des élèves.

  • Disparition des postes de Réseaux d’Aide Spécialisés, si essentiels pour aider les élèves en difficultés

  • Remise en cause de la scolarisation en maternelle…

  • Le sacrifice des moyens consacrés à l’intégration des élèves en situation de handicap.

  • Le hold-up de Darcos sur la semaine scolaire qui a permis de voler 2 heures d’école hebdomadaire à chaque écolier.

  • Disparition des options dans les filières de lycées.

  • L’enseignement du sport, des disciplines artistiques, pourtant si essentielles dans le processus de démocratisation ne sont plus que de lointains souvenir pour une majorité d’écoliers, de collégiens et de lycéens.

  • Le recours toujours plus grand aux travailleurs précaires pour remplacer les emplois statutaires qui ont été supprimés : des assistants d’éducation à la place des surveillants, le transfert envisagé d’un certain nombre d’actions éducatives vers des officines qui n’ont que le profit immédiat comme projet.

  • Et partout, de la maternelle à l’enseignement supérieur, une hausse des effectifs qui dégrade considérablement les conditions de scolarisation des élèves et les conditions de travail des enseignants.

Les discours lénifiants du ministre Châtel, ses piteuses tentatives de détourner l’opinion par le biais d’annonce mirobolantes dont la grande masse ne voit jamais la moindre concrétisation ne parviennent pas à cacher totalement le fait que la casse du service public d’éducation se poursuit à un rythme effréné.

Les fédérations de parents d’élèves, les organisations syndicales des enseignants, les mouvements d’éducation populaire dénoncent, dans des démarches remarquablement responsables et unitaires les effets de ce renoncement généralisé à toute ambition républicaine en matière d’éducation.

Le MUP leur apporte son soutien sans réserves et appelle à amplifier les manifestations de défense du service public d’éducation, tout particulièrement les initiatives organisées à l’occasion de la  « fête des vœux » et des manifestations unitaires du 22 janvier prochain.

Le MUP continuera de prendre toute sa place dans la construction d’un projet politique dans lequel l’école retrouvera sa place légitime, celle d’une des pierres de fondation du vivre ensemble.

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