Ne nous y trompons pas, ce qui s’est passé ces derniers jours et qui s’est achevé par la nomination d’un nouveau gouvernement ne met pas un terme à la crise politique et institutionnelle que nous vivons. Cette séquence traduit au contraire son amplification pour la bonne et simple raison qu’elle aura encore détérioré le regard des citoyens à l’encontre des responsables politiques.
Comment pourrait-il en être autrement quand cette tempête politique est venue du parti dominant la majorité présidentielle et de son incapacité à canaliser le développement des égos et le jeu des différentes écuries que suscitent d’ores et déjà l’échéance 2017 et l’élection présidentielle. Pendant ce temps la vie est de plus en plus difficile pour beaucoup. Certains tentent de se rassurer à la lecture d’enquêtes d’opinions approuvant le limogeage, mais c’est l’annonce d’une nouvelle hausse importante du nombre de chômeurs qui restera au lendemain de la mise en place du nouveau gouvernement.
Ne faisons pas comme-ci ce qui venait de se passer était derrière nous. La composition du nouveau gouvernement montre que l’exigence qu’il y a pour la majorité gouvernementale à apparaitre ou non utile par l’obtention de résultats sociaux, économiques, écologiques et humains reste totale. La réponse ponctuellement apportée sur la clarification et la cohérence gouvernementale pose la question de la richesse que représenterait le pluralisme et celle de la capacité d’écoute du Gouvernement. Face à cela, il ne suffira vraiment pas à celui-ci de demander aux partenaires sociaux et politiques et surtout aux français d’attendre d’éventuels résultats et à être jugé à la fin du quinquennat.
Pour les Progressistes une certitude demeure, il n’y a et n’y aura pas de développement harmonieux et de politiques justes sans remettre au centre du débat la place et le rôle de la femme et de l’homme au cœur de l’activité économique et de la vie sociale. Cette idée reste assurément à faire partager. Devant les tenants de « l’économisme », de la baisse du coût du travail et du versement de dividendes cette idée reste un combat. Un combat qui pose en terme nouveaux la question d’une croissance saine, libérée du productivisme du siècle précédent et libérée des dogmes de la rentabilité et de la concurrence qui font loi aujourd’hui. C’est réfléchir à un nouveau type de développement économique et à sa finalité.