Alors que le parlement français poursuit son examen des textes de loi sur les finances pour 2015 et que la quête de grandes économies se poursuit, comment ne pas évoquer l’évidence ? L’argent qui manque à l’État existe mais il dort bien loin de nous, dans les paradis fiscaux si chers aux grandes firmes qui ne réinvestissent pas leurs bénéfices dans l’économie réelle, celle de notre quotidien.
L’évasion fiscale représente pour la France plus de 60 milliards d’euros par an de manque à gagner. Une perte permise par le savant jeu de déclarations fiscales que les grandes firmes manient si bien. En envoyant une grande partie de leur bénéfices dans d’autres pays, elles ne déclarent qu’une portion de leurs revenus et paient ainsi des impôts dérisoires aux regard de ce qu’elles engrangent. Cette tricherie est inadmissible et injuste pour les peuples qui, de leur côté, acceptent de participer à l’effort économique de leur pays.
Heureusement, une prise de conscience générale se fait sentir et des engagements commencent à être pris. Déjà, le G20 a récemment chargé l’OCDE de travailler sur un plan d’action dont les premières mesures ont été prises en septembre dernier. De plus, mercredi 29 octobre dernier, à Berlin, plus de 80 pays se sont engagés à un échange automatique d’informations fiscales d’ici 2017-2018. L’objectif est de permettre à chaque administration fiscale de prendre connaissance des avoirs financiers placés à l’étranger par ses contribuables. Cette collaboration internationale est une avancée dans la lutte contre l’évasion fiscale mais elle n’est pas suffisante.
C’est à travers une harmonisation fiscale et sociale européenne, si ce n’est mondiale, que ce fléau prendra fin. A l’heure où les budgets de l’État sont revus à la baisse cela devient urgent !