Hier matin, après qu’un journaliste ait rapporté les nouvelles atrocités subies la nuit par des familles, et surtout des enfants, dans la bande de Gaza, un » spécialiste des questions israélo-palestiniennes » a débarqué dans le journal d’informations radiophoniques d’une grande station publique.
La seule question qui lui a été posée (mais lui-même avait-il vraiment envie d’élargir le champ de notre réflexion collective ?) : Israel va-t-il déclencher une offensive terrestre contre le Hamas ?
Autant la question était courte, autant la réponse a été besogneuse, alambiquée, spéculative, et tout particulièrement répugnante. Tout y est passé. L’intérêt limité qu’aurait l’Etat d’Israel en terme d’image internationale, de gain stratégique, de pertes militaires, etc. Les énormes possibilités qu’offrent désormais les technologies militaires de pointe en termes de détection, de frappe, de sécurité pour celui qui la possède.
Pourquoi donc prendre le risque d’aller sur le terrain débusquer les terroristes lanceurs de roquettes, quand tant de possibilités d’agir à distance et sans le moindre risque sont désormais offertes ? Certes, il y a des dommages collatéraux, mais dans le fond, c’est bien de la faute des terroristes du Hamas … Ils n’avaient pas à commencer, ils n’ont pas à se cacher au milieu de la population, ils n’ont pas à être … terroristes !
Pourtant, la seule vraie question qui aurait due être posée à ce spécialiste, comme à nous tous depuis bien des années d’ailleurs, aurait dû être tout simplement : Pensez-vous que les enfants, les adolescents, et les jeunes adultes qui assistent à ces » massacres collatéraux « , se détourneront plus tard de l’action terroriste menée depuis des années par le Hamas ?
Où et quand avons-nous vu dans le monde et dans l’histoire que les actions de représailles aveugles avaient contribué à ramener la paix, tout particulièrement en ce qui concerne l’occupation de territoires ?
Il ne suffit pas de se donner bonne conscience en demandant à la population de quitter les habitations (pour aller où d’ailleurs ?), il faut avant tout se poser les vraies questions politiques.
Décidément, depuis l’assassinat de Yitzhak Rabin en 1995, les Palestiniens et les Israéliens vivent en enfer …
