L’ancien secrétaire du PC sera à St-Couat jeudi pour présenter le Mup.
Robert Hue, ancien premier secrétaire du Parti communiste français, deux fois candidat à l’élection présidentielle, sera à Saint-Couat, jeudi soir pour une rencontre centrée sur le Mouvement unitaire progressiste qu’il mène depuis 2009. Entretien.
Quel est le sens précis de votre venue à Saint-Couat-d’Aude ?
Je viens à l’invitation de mon délégué local, Laurent Chavanette, qui a voulu intégrer cette visite à une série de rencontres visant à structurer le Mup à travers la France. Ce sont des rencontres qui ne sont en aucun cas des meetings mais bien des moments d’échanges directs. Le Mup est une formation nouvelle : ce n’est pas un parti traditionnel mais coopératif qui favorise l’union de toutes les forces de gauche et de progrès. Il tend à proposer une autre façon de faire de la politique.
S’il fallait exposer les idées forces du Mup, quelles seraient-elles ?
La raison d’être de ce mouvement part d’un double constat. Celui d’une crise de la représentation politique des partis traditionnels où beaucoup pensent que l’intérêt politicien narcissique l’emporte sur l’intérêt général. D’où une envie de s’engager autrement et le Mup répond présent à cela. Il y a aussi le constat d’une crise de la gauche… Il y a les déçus du Front de gauche qui s’inscrit dans une fuite en avant anti-Hollande ; ceux également de la politique gouvernementale qui, sur certains sujets, ne va pas assez loin. A tous ceux-là, nous leur disons que notre mouvement offre des possibilités d’agir, d’espoir. Nous leur permettons de refuser l’abstention et les votes populistes, en particulier pour l’extrême droite.
Vous faites partie de la majorité présidentielle. Il doit donc être difficile d’avoir un regard critique à l’égard de la politique du Gouvernement…
Si le Mup est dans la majorité présidentielle, c’est en fidélité à des choix pour lesquels le Président de la République a été élu : par rapport à une politique plus juste. Nous soutenons en toute lucidité tout ce qui va dans le bon sens, comme les emplois d’avenir, par exemple, mais nous ne sommes pas non plus aveugles. Il est évident que nous aimerions que le gouvernement aille plus loin sur les mesures qui visent à faire reculer la suprématie de l’argent roi. Quoi qu’il en soit, en aucun cas nous ne participerons à cette “Hollande basching” qui est dans l’air du temps : ceci n’est pas une alternative à gauche mais bien une fuite en avant vers la droite extrême.
Combien comptez-vous d’adhérents ?
Nous sommes environ 3 000 sur le territoire national mais le mouvement est tout jeune : il n’a que quatre ans. Je veux rompre avec cette façon ancienne de faire de la politique. Le Mup est là pour répondre aux jeunes qui n’ont pas envie de se tourner vers un parti politique traditionnel, alors qu’un engagement en politique est indispensable dans notre société.
Comment comptez-vous structurer le Mup dans l’Aude ?
Le mouvement n’est pas un parti hiérarchisé au sens traditionnel du terme. C’est un mouvement transversal qui utilise au maximum les technologies modernes comme les réseaux sociaux. D’ailleurs, notre délégué départemental, Laurent Chavanette, est venu au Mup de cette façon : ça lui donne ainsi un caractère original.
Aujourd’hui, il y a plein de gens qui veulent faire des choses : il faut simplement leur donner les moyens politiques de les mener à bien. C’est ce que le Mup propose, autour des valeurs de progrès humains.
◗(*) La rencontre à la salle des fêtes de Saint-Couat est programmée à 19 h 30, jeudi soir.
Municipales : « Favoriser la gauche de rassemblement »
« Favoriser partout ladémarche de rassemblement des forces progressistes de gauche » : tel est l’objectif premier de Robert Hue et du Mup pour les municipales qui se dérouleront en mars prochain.
Pas de liste clairement estampillée “mouvement unitaire et progressiste” dans le département de l’Aude, mais le Mup sera « présent partout où on peut faire avancer ce rassemblement ».
Le mouvement entend également « faire barrage à l’abstention » et, bien entendu, « à la droite extrême ».
Interview exclusive de Robert Hue parue dans le Midi Libre.
Propos recueilli par Arnaud Chabé.
