La Métropole parisienne, une grande idée et, au final, une vision rabougrie et erronée.

laurent dumondmariejocayzacPar Laurent Dumond et Marie-José Cayzac, Conseillers régionaux MUP d’Ile-de-France

Paris et ses différentes couronnes sont riches de grandes diversités et d’énormes potentialités que nous savons altérées par de profonds déséquilibres territoriaux et des inégalités criantes.

Seule la volonté de profiter de l’ensemble des atouts existants devait être recherchée pour construire une métropole solidaire envers ses habitants, une métropole coopérative, un territoire économiquement efficace au sein de notre pays et de l’Europe. Tel n’a pas été le choix opéré.

Seul le territoire regroupant la centralité de l’agglomération, celui regroupant la partie visible de l’iceberg économique, celui des sièges sociaux des grands comptes, celui du mirage des « clusters »,  a été retenu. Le relent technocratique l’a emporté au détriment de la réalité francilienne.

C’est pourquoi, nous regrettons l’adoption d’une loi faisant fi des efforts de nombreux élus franciliens pour valoriser leurs territoires et permettre leur attractivité. Une loi remisant au placard les apports de ces mêmes élus pour mieux coopérer à l’échelle métropolitaine.

Pourtant… que serait le dynamisme économique parisien sans les usagers quotidiens de la ligne A du RER ? Où en serions-nous en matière de logement accessible à tous sans l’abnégation de certains maires bâtisseurs de villes de la seconde couronne ? Que serait l’accès du plus grand nombre aux loisirs sans l’existence de bases de loisirs comme celle de Cergy-Pontoise ? Que serait le dynamisme productif et de recherche de l’Ile de France sans le tissu PME-PMI de nos zones d’activités ?

A quelques mois d’élections locales où, pour la première fois, l’on votera pour élire les représentants des intercommunalités, du renouvellement des Conseils généraux et au moment où les collectivités territoriales restent dans l’attente de la réforme fiscale et vivent la rigueur budgétaire, la métropole n’apporte pas de réponses aux défis franciliens.

Les élus de droite regrettent le « Grand Paris » élitiste, le « Grand Paris » de la concurrence et des exclusions initié sous le gouvernement Sarkozy. Les élus et citoyens des territoires appartenant au périmètre de la nouvelle Métropole diront ce qu’ils pensent de celle-ci.

Pour notre part, en tant qu’élus du Val d’Oise nous nous sentons, comme le seront les habitants de ce département, floués par des dispositions qui ignorent totalement les besoins mais aussi les potentiels de ce territoire. En tant qu’élus régionaux nous restons inquiets face aux compétences et règles de gouvernance dorénavant dévolues au nouvel échelon métropolitain.

Pour les élus du Mouvement progressiste, avec la création de la Métropole, le besoin de décentralisation demeure total et les chantiers de la simplification administrative, de la démocratie locale et territoriale restent entiers.

On ne peut que regretter que cette étape législative n’ait justement pas permis d’avancer en ce sens.

Partager l'article
sur les réseaux sociaux

Facebook
Twitter
WhatsApp
Telegram
LinkedIn

Commentaires

Plus
d'actualités