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La politique sécuritaire de Sarkozy est proprement suicidaire.

fize La politique « primaire » de Nicolas Sarkozy en matière sécuritaire est totalement calamiteuse. Je passe rapidement sur le fait qu’il lui manque, de toute façon, les moyens de son ambition. Qu’à cela ne tienne, le Président persiste et signe : il faut de la fermeté, encore de la fermeté, toujours de la fermeté. Ignore-t-il qu’il met ainsi en danger notre démocratie et des rapports sociaux déjà fortement dégradés? Que voyons-nous en effet ? Des protagonistes sur le terrain, jeunes et policiers, principalement, engagés dans une « course-poursuite » infernale, qui, on le pressent, ne peut que mal tourner à la longue. Action-réaction-action, on sait pourtant, à la lumière de tous les grands conflits sociaux, passés ou présents, que la force, fût-elle largement déployée, ne mène qu’à l’impasse. Il n’est de réel traitement des crises que politique, dans le dialogue et le respect de tous les acteurs. C’est là attitude de bon sens, attitude mature, attitude responsable.
L’escalade conjointe des violences urbaines et de la répression policière, à laquelle nous assistons depuis quelques mois, ne laisse pas d’inquiéter. Elle fragilise en effet le pouvoir (quoiqu’il en dise) et son bras armé, la police. Celle-ci se dit exténuée, elle répète à qui veut l’entendre qu’elle n’en peut plus de devoir exécuter de si basses besognes, d’être assignée à une « culture du résultat », avec des objectifs chiffrés en matière de contraventions, d’interpellations, d’infractions à la législation sur les étrangers et sur les stupéfiants. Alors, elle craque. On connaissait déjà le nombre inquiétant de suicides dans ce corps de métier. On voit maintenant se développer de plus en plus les arrêts de travail, les demandes de mutation, et des grèves qui ne disent pas leur nom. Exemple, début septembre, plus de la moitié des CRS de la compagnie 57 basée à Carcassonne décidaient de se faire porter malades pour protester contre leurs conditions de travail (pour mémoire, trois semaines auparavant, à Montpellier, une autre compagnie de CRS s’était mise en grève de la même façon), provoquant ainsi l’annulation d’une mission de maintien de l’ordre prévue à Paris.
Nicolas Sarkozy réussit, par sa politique, le tour de force de désespérer la jeunesse et sa police en même temps. Chapeau, Monsieur le Président ! La répression, l’ignorez-vous, est inefficace et nuisible. Elle n’est que colère et aveu d’impuissance. Les réponses punitives stigmatisent en effet les individus et, réactivant leur sentiment de vengeance, ne font que les précipiter pour de bon dans des carrières délinquantes. Il n’est que trop évident que le temps n’est plus, pour l’Etat, pour se tirer d’embarras, en usant d’une soi disant violence légitime, de vouloir à tout prix, et d’abord à celui de vies humaines, reconquérir, par la force, les pouces de terrain perdu, dans des lieux qui demandent d’abord emplois, respect et espoir. Assurément, dans un contexte de montée des guérillas urbaines, l’issue des conflits, qu’ils soient intérieurs ou internationaux, ne peut être que le fruit d’une authentique concertation entre tous les acteurs et protagonistes.

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