L’ancien communiste Robert Hue avait fait campagne pour Emmanuel Macron…Une fois son champion élu président, on pensait qu’il rejoindrait les rangs de la majorité présidentielle. Eh bien non, enfin pas tout à fait. « On a des points de convergence avec Emmanuel Macron, mais pas à 200 %, détaille Saïda Benamoune, candidate du Mouvement des progressistes dans la 19e. On est d’accord sur les changements à apporter, mais sans donner de carte blanche. On ne se dit pas d’opposition, mais on est des personnes qui peuvent dire stop. » Alors quelle différence avec la candidate officielle de la République en marche, Sabine Hebbar ? « Elle ne sera pas un garde-fou car elle fera partie de la majorité. »
« On veut aussi proposer que Denain soit entièrement en Zone franche urbaine. »
Voilà pour le positionnement. Sur le fond, le Mouvement des progressistes veut faire valoir ses idées pour la circonscription. Et la première, c’est un autre usage de la réserve parlementaire. Durant le mandat d’Anne-Lise Dufour, elle a servi à financer des projets dans les communes (école, cantine, etc.). « Nous, ce sera pour créer de l’emploi, assène Fabien Dumortier, suppléant de Mme Benamoune. Les citoyens viendront avec un projet d’avenir, créateur d’emplois. » Le projet serait alors discuté par un « conseil citoyen » avant d’être subventionné par la réserve parlementaire. « On veut aussi proposer que Denain soit entièrement en Zone franche urbaine (ZFU, un dispositif amenant des allégements fiscaux aux entreprises s’y installant). » Tiens en parlant d’allégements fiscaux, le Mouvement des progressistes s’y montre plutôt favorable. « Le RSI (Régime social des indépendants) pour les commerçants, c’est une catastrophe. Si un chef d’entreprise paye toujours plus de taxes, il ne peut plus rien faire. Nous, on n’en veut plus, ajoute Fabien Dumortier. On demande aussi que les cotisations mutuelles soient défiscalisées pour les salariés. »
Première campagne
C’est la première campagne électorale de Saïda Bamoune, originaire de Cambrai et qui a créé son entreprise sur la zone de Prouvy-Rouvignies. Elle n’avait même jamais été militante et n’a rejoint le Mouvement des progressistes que récemment. « La politique, je l’ai toujours vue à la télévision, précise-t-elle. Ce qui m’a séduit, ce sont les idées de rassemblement, de progrès au sein de l’Europe. En plus c’est un parti où la femme est mise en avant. » Quant à son déficit de notoriété dans la circonscription, ça n’est pas un problème selon elle, au contraire : « Les gens sur le terrain ne veulent plus du passé. Ils en ont ras-le-bol. » Et Fabien Dumortier d’ajouter : « Emmanuel Macron aussi est arrivé il y a un an. » Référence au parcours éclair du nouveau président de la République.
Un article paru dans La voix du Nord le 30 mai 2017
