Le gouvernement présentera sa réforme des retraites le 10 janvier 2023. Ce projet, dont les grandes lignes sont connues, est contesté par l’ensemble des syndicats, l’opposition, et même par une partie de la majorité. Cette réforme est déjà considérée comme potentiellement explosive, balisée par la promesse présidentielle de repousser l’âge légal de 62 à 65 ans. Un report à 64 ans est évoqué, avec une contrepartie: augmenter la durée de cotisation. Pour Macron la hausse de l’âge de départ va permettre de ne pas augmenter les cotisations, ni réduire le montant des pensions.
La première génération concernée est celle de la seconde moitié de l’année 1961, et peut mettre fin à sa carrière professionnelle dès l’été prochain. Ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, et qui espéraient partir à 60 ans, devront travailler 2 années de plus soit à 62 ans. En compensation le montant minimum de la pension des nouveaux retraités sera porté à 1200 euros pour ceux qui ont des carrières complètes.
Concernant la pénibilité, ceux qui ont été sortis du dispositif lors du dernier quinquennat (postures pénibles, manutention de charges lourdes…) seront réintroduits. Un index des séniors est prévu pour surveiller le comportement des entreprises en matière de formation et de recrutement des plus de 55 ans. Laurent Berger, qui dirige la CFDT, martèle son opposition à toute mesure d’âge et met en garde contre une réforme dure qui provoquerait « une réaction sociale tout aussi déterminée ».
Son homologue de la CGT, sur fond d’inflation record et de revendications salariales, Philippe Martinez, a montré que les manifestations pouvaient toucher également les industries électriques et gazières, ainsi que la RATP dont les régimes spéciaux sont dans le collimateur du gouvernement. Les huit centrales nationales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU) ont d’ores-et-déjà prévu de caler leur riposte.