L’argent-roi ou comment la planète devient folle !

jncPar Jean-Noël Carpentier, Député du Val d’Oise et Porte parole du MUP.

« Il y a quelque chose de pourri dans la république», disent certains. Entendre cela, fait mal. Mais ce qui est pourri, ou plutôt, ce qui pervertit tout c’est l’argent-roi. Le fric pour le fric. L’affaire dite Cahuzac en est un symptôme et j’en crains les conséquences politiques.

Instrumentalisée par les populismes, elle peut accélérer le rejet mortifère entre la politique et les citoyens, comme aux plus mauvaises heures de notre histoire. Affrontons cette affaire avec gravité mais sans peur ! Des difficultés peut surgir le sursaut.

La République a toujours eu pour ennemi l’argent, cet « argent corrupteur » comme disaient déjà les pères fondateurs de la République. Cet argent qui anéantit les volontés transformatrices en dressant des murs entre les hommes.

François Hollande avait dit : « Mon ennemi, c’est la finance ». C’est toujours vrai. Et l’affaire Cahuzac vient comme une métastase révélatrice d’une maladie sourde et incurable qui nous ronge depuis des décennies : celle de la pensée unique qui nous explique que la main invisible des marchés financiers va nous sauver ! Ce laisser-faire porte un coup à la moralité de la vie économique et à la vie publique.

Qui peut encore croire que l’argent peut être l’arbitre des relations humaines ? Allons ! Rendons-nous à l’évidence, ce qui n’est pas moral, c’est le système. On nous dit qu’il faut se serrer la ceinture et, pendant ce temps là, les profits boursiers explosent et se partagent à quelques uns. L’évasion fiscale se poursuit et des milliards se baladent en toute tranquillité dans les paradis fiscaux. Tout cet argent échappe malheureusement aux impôts alors qu’il serait pourtant bien utile pour la santé, l’école, la justice, pour nos retraites ou encore pour relancer notre économie.

En échappant ainsi à l’intérêt général, cet argent alimente la bulle financière qui fabrique à son tour un argent qui ne repose sur rien et qui alimente la crise elle-même.

Ce système à un nom : le capitalisme débridé, l’argent-roi. Il est temps, il est grand temps de réduire son pouvoir de nuisances  sur notre vie quotidienne. Oui, il y a de la corruption, il y a de l’argent facile. Mais qui dit corruption dit aussi corrupteurs. Je suis convaincu qu’il y a un lien entre les paradis fiscaux qui perdurent et la difficulté à sortir de la crise. Qu’il y a un lien entre l’austérité promise aux peuples et l’argent facile pour quelques uns.

La raison d’être de la gauche, son engagement moral, éthique et philosophique, c’est de lutter contre les injustices. Aussi, il faut prendre des dispositions nouvelles pour combattre ce laisser-faire. Le Président a annoncé des premières mesures, c’est bien. Il en faut d’autres. Il faut aussi des mesures nationales et internationales pour relancer le pouvoir d’achat des peuples, stopper les politiques d’austérité et lutter contre le dumping fiscal.

Dorénavant, les consciences sont mures et l’indignation assez forte pour imposer une autre vision du développement de notre société. Une société qui valorise la solidarité, le partage et la fraternité plutôt que la concurrence et la recherche continuelle de l’enrichissement. Le climat est maintenant favorable à imposer aux tenants de la finance une grande réforme fiscale qui met enfin à contribution les grandes fortunes et les grands groupes. Parallèlement, il faudra aussi des règles éthiques pour que les décideurs (pouvoir économique, politique et médiatique…) puissent retrouver la confiance de nos concitoyens.

Je veux encore croire au sursaut. Je veux encore croire à nous. Je veux encore croire à la République. Ensemble, on peut agir !

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