Laurent Dumond, conseiller régional MUP d’Ile-de-France, intervient sur le pacte de croissance et la Palestine.

laurentdJeudi et vendredi, à l’occasion de la séance du Conseil Régional, je suis intervenu à 2 reprises, sur des sujets bien différents.

 
Ma première intervention portait sur le pacte pour la croissance entre l’Etat et les Régions qui vient d’être signé et qui se décline autour de 15 engagements.
La seconde portait, elle, sur un projet de coopération décentralisée avec la Palestine et plus particulièrement avec « Jérusalem Est ». C’est une première.

Sur le Pacte de croissance entre l’Etat et les Régions.

Monsieur le Président, Chers Collègues,

La violence de la crise économique, impacte durablement le territoire francilien. Elle appelle des réponses simultanées pour :

–         une politique de relance économique au service d’une croissance sociale et écologique nécessitant le maintien de l’investissement public,

 

–         une gestion prospective de la dette publique basée sur le contrôle des dépenses mais aussi sur la recherche de recettes nouvelles,

 

–         des réformes structurelles de l’action publique assurant plus de proximité et d’efficience.

Le texte proposé démontre que ces préoccupations sont pour une part partagées par le gouvernement mais abordées avec une inégale considération.

Nous savons aussi que ces questions ne sont pas déconnectées du débat européen.

Que, sur les bancs de la majorité régionale, nous ne sommes pas unanimes sur le vote à adopter sur le TSCG mais sans doute nous retrouverons nous sur la nécessité d’un agenda de la relance économique et d’un pacte de croissance étoffé et renforcé.

C’est pourquoi, le débat sur les moyens dédiés aux 15 engagements restera déterminant pour juger de leur valeur.

Le texte proposé est empreint de signes encourageants.

La réservation d’une part des 150 milliards, les 200 millions d’euros complémentaires pour les PME innovantes, les contrats de génération et d’avenir, constituent autant de moyens pour une action régionale au service de l’emploi.

Ce texte formalise aussi des relations nouvelles de confiance entre l’Etat et les collectivités territoriales, les régions, nous ne pouvons que nous en réjouir.

Après avoir mesuré l’avancée que fut la possibilité de présider les comités d’engagements de la BPI en plus des comités d’orientations, il devra en être de même quant à notre place dans la gestion des fonds européens et des politiques d’accompagnement et de formation des salariés.

Nous aurons là encore à nous accorder sur ce que notre majorité entend faire de ces outils.

 

La situation des salariés de PSA Aulnay est un révélateur des particularités économiques franciliennes. La volonté durant des décennies de compenser, voir d’assumer la dé-industrialisation de notre région par la tertiarisation de son économie, en est une illustration.

Les exemples de PSA, de SANOFI montrent aussi qu’il nous faudra  vérifier que les fonds publics destinés au développement de l’entreprise et de l’emploi ne soient détournés de leur sens et montrer que quand la force publique souhaite ré hausser son intervention sous couvert de bonne utilisation des dépenses, cela appelle des exigences.

L’on peut ici s’interroger sur leur absence dans le texte proposé.

 

Au final, les moyens qui seront attachés à ces 15 engagements devront  être mis au service d’une politique de reconquête industrielle porteuse d’une croissance saine.

Sur le projet de coopération avec la Palestine et, plus particulièrement, avec Jerusalem « Est ».

Monsieur le Président, chers collègues,

Le temps imparti oblige à une intervention mutilante mais, nous ne pouvons ignorer la violence du conflit israélo- palestinien, ignorer la complexité de sa résolution et ses conséquences sur la vie quotidienne des populations vivant sur ce territoire.

Comme d’autres collectivités, notre Région ne peut y être insensible et peut apporter par ses moyens et les capacités qui sont les siennes,  une part d’utilité et de solidarité à des populations vivant des difficultés criantes.

Nous prenons ce rapport pour ce qu’il est, avec tout ce qu’il a de positif mais en mesurant que l’esprit et la vocation des coopérations décentralisées ne visent pas à ouvrir le débat sur les conditions de sortie du conflit en cours.

Nous nous contenterons ici de relever que l’action régionale aura à s’enraciner en un endroit où extrémismes et radicalités se côtoient et s’entretiennent notamment au travers leurs expressions religieuses.

Cette immixtion dans les processus de décision publique, internationaux et nationaux est tout autant illégitime que contre productive.

C’est pourquoi, même si, Monsieur le Vice-président vous venez d’évoquer cette question nous serons vigilants à ce que les projets financés soient dédiés aux habitants du gouvernorat de Jérusalem et non aux intérêts politiques et religieux très prégnants sur ce territoire.

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