Le Choix du chômage

« Le Choix du chômage », docu-BD

Après la chute du mur en 1989, s’ouvre par réaction une décennie anti-étatiste où la panacée semble être de libérer l’économie de toute contrainte (Thatcher, Reagan) : une pensée dite « néo-libérale », par laquelle, à la différence du libéralisme classique ou de « l’ordolibéralisme », l’État œuvre activement à la libre circulation mondiale des flux commerciaux et financiers. L’UE elle-même se construit sur ces bases (en exigeant par exemple la privatisation de l’énergie, des transports et des banques). On tourne le dos à toute intervention de l’État sur l’économie (réglementations ou protectionnisme).

Alors, la main d’œuvre bon marché à l’autre bout du monde délocalise les emplois et l’industrie ; la fiscalisation des entreprises dans l’UE est tirée vers le bas par « dumping fiscal » ; les traités commerciaux internationaux prévalent sur les lois nationales ; les souverainetés économiques et politiques se dissolvent ; les chefs d’État (donc les électeurs) perdent le pouvoir politique sur l’économie, laquelle prend le pouvoir sur la vie des gens ; l’État ne peut plus légiférer sur les entreprises ni sur la répartition du travail ; ni la monnaie ni le chômage ne sont plus contrôlables par l’exécutif.

Ce chômage banalisé génère par moins-disant salarial une baisse générale des salaires, donc des cotisations sociales et recettes publiques, au bénéfices des dividendes ; l’extrême droite croît sur ce terreau.

Accessoirement, le choix fait en 1989 par Fr. Mitterrand d’une union économique et monétaire avec l’Allemagne, qui a imposé une hausse des taux d’intérêt dans notre pays, a accentué les délocalisations, ralenti la croissance et accru le chômage.

Benoît Collombat et Damien Cuvillier, docu-BD « Le choix du chômage », Futuropolis, 280 pages, 26€.
Une mine documentaire riche et éclairante sur le sujet.

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