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LE CHOIX ÉVITANT DE MACRON : DÉSENGAGEMENT OU CRAINTE D’ASSOCIATION INDÉSIRABLE ?

La décision du Président Macron de ne pas participer à la marche contre l’antisémitisme suscite des interrogations sur un sens de passivité et de désengagement, quelque soit indirect, de ce fléau. Et ce, dans un contexte où les actes antisémites se font de plus en plus prégnants en France, et la non-participation du Président à la marche du dimanche 12 semble motivée par la crainte d’être associé à l’extrême-droite.

La question se pose alors : comment justifier le droit des citoyens, relevant de leur engagement, de participer à des manifestations pro-palestiniennes sans craindre d’éventuelles actions malveillantes, tout en évitant de prendre part à la marche contre l’antisémitisme de peur d’être étiqueté d’extrême droite ?

L’observation de sécurité intérieure que l’Etat prend en compte à juste titre ne semble pas être une justification suffisante pour s’empêcher de participer à la marche du dimanche car ce genre de manifestation se tient normalement à Paris sans incident majeur. Depuis plus d’un an, la diaspora iranienne manifeste contre la République islamique à Paris et les Ukrainiens le font TOUTES LES SEMAINES régulièrement. Bien qu’en terme de quantité, le nombre de ces manifestants soit beaucoup plus réduit, mais l’expérience a prouvé que ce n’est pas le nombre d’éléments casseurs qui compte. Les blackbouler qui, ces dernières années, piratent les supermarchés et mettent en feu et flamme les vitrines sur les Champs-Elysées ne représentent même pas un pour cent des manifestants gilet-jaunes qui ont des revendications souvent légitimes.

Et si des préoccupations diplomatiques sont à l’origine de la décision de l’Elysée annoncée vendredi soir, il faudrait rappeler que Macron, suivant la politique classique de reconnaissance de deux États au Proche-Orient, a rencontré des dirigeants de tous bords, montrant une approche équilibrée : parmi les dirigeants étrangers qui se sont précipités en Israël depuis le déclenchement de la crise le 7 octobre, Macron a été l’un des rares, sinon le seul, à avoir rencontré et Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas.

La responsabilité majeure d’un chef d’État réside dans la défense des intérêts de tous les citoyens, indépendamment de leur origine ou conviction religieuse. Certains pourraient avancer la crainte d’accusations de comportement discriminatoire envers les citoyens, mais en participant à une marche pacifique, le Président, comme tout citoyen, démontrerait qu’il est possible de soutenir ou de s’opposer à une cause sans recourir à la violence.

Le refus de participer à la marche contre l’antisémitisme, sous prétexte d’éviter tout amalgame avec l’extrême droite et les tragédies à Gaza, semble être une excuse. Alors que beaucoup de manifestants pro-palestiniens ne redoutent pas d’être associés à des groupes terroristes ou bien qu’ils ne se donnent pas la peine de se dissocier avec les groupes terroristes tout en défendant le droit de vie des civils.

Il est possible de participer à toute manifestation en affichant des signes condamnant l’antisémitisme, prouvant ainsi la dissociation entre une position politique et des actes discriminatoires.

L’idée fondamentale est de montrer, par des slogans, des pancartes, des drapeaux, une séparation claire de l’extrême droite et du racisme, soulignant que la participation à une manifestation autorisée est un droit légitime, tout en insistant sur des valeurs de paix et de condamnation de toute forme de violence.

Au sein des manifestations et des défilés, ce qui transparaît dans les médias ne réside pas tant dans les individus présents que dans la puissance des messages qu’ils véhiculent. Que ce soit à travers des slogans clamés à voix haute, exprimés verbalement, inscrits sur des pancartes ou arborés sur des signes, des drapeaux, des emblèmes, et des blasons, ce sont toujours les symboles porteurs de sens qui captent véritablement l’attention.

Participer activement à ces manifestations en arborant des drapeaux ou des emblèmes constitue une manière tangible de signifier son opposition à la violence envers les civils à Gaza. Cette participation s’accompagne inévitablement de la condamnation catégorique de tout acte antisémite.

Prendre part à une manifestation pro-palestinienne, en exprimant son opposition aux massacres des civiles gazaouis, ne signifie en aucun cas une reconnaissance du Hamas en tant que représentant légitime du peuple palestinien. La branche militaire du Hamas étant officiellement reconnue comme terroriste en France, manifester en faveur des civils palestiniens ne s’assimile pas normalement à une association avec le terrorisme, mais plutôt à un soutien envers la population affectée. Alors, pourquoi s’abstenir de participer à une manifestation contre l’antisémitisme à Paris sous prétexte de ne pas être associé à l’extrême droite ? Cela semble être une justification fragile. Chaque citoyen, y compris ceux qui s’alignent politiquement à l’extrême gauche ou droite, a le droit légitime de prendre part à une manifestation autorisée. Il est toutefois essentiel de susciter l’attention des médias en mettant en avant des slogans, des pancartes et des drapeaux qui témoignent d’une séparation claire entre l’extrême-droite et ceux qui condamnent le racisme.

Voilà l’idée fondamentale.

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