yann vince 20 11 2012

Le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes : Une exigence pour le développement de notre territoire.

Par Yann VINCE, Vice-président (PCF-MUP) de Nantes Métropole, Président du groupe communiste.

Le débat que tentent de relancer les opposants au futur aéroport de Notre Dame des Landes ne devrait pas avoir lieu d’être. En effet, ils feignent d’ignorer que le débat contradictoire sur la pertinence de cet aéroport a déjà eu lieu. Il faut bien rappeler à celles et ceux qui l’auraient oublié qu’un débat public a été conduit en 2002-2003, bien avant l’enquête publique qui elle a eu lieu en octobre-novembre 2006. Ce grand débat public a abouti à un avis favorable de la commission d’enquête en vue de l’utilité publique du projet en avril 2007.

Les arguties autour du déficit de débat cachent de fait une démarche qui tente d’opposer développement et environnement. Les opposants prennent en otage la question de l’aéroport pour en faire le symbole d’un projet de société fondé sur la décroissance. Ce choix serait celui de la régression et du déclin, refusant de concevoir que les idées de progrès puissent se conjuguer avec le développement durable de notre territoire.

L’exigence du transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique à Notre Dame des Landes repose sur un constat simple : la configuration géographique et la saturation du trafic sur le site actuel impliquent d’apporter une réponse aux besoins du trafic aérien. Ces besoins sont directement liés à l’attractivité de notre territoire : + 1 million d’habitants attendus d’ici 2030 dans le Grand Ouest et un bassin de chalandise élargi à 6 millions d’habitants et plus encore après la connexion au réseau de la future ligne à grande vitesse Nantes-Rennes.

Tout indique, contrairement aux affirmations de certains, que le trafic aérien international sur les longues distances est appelé à se développer. Il est de plus démontré, précisément pour les longues distances, qu’il est moins polluant que les transports routiers. Globalement c’est 1 % des émissions de gaz à effets de serre contre 27,6 % du total pour le transport routier.

En outre la recherche aéronautique actuelle montre que des alternatives au kérosène existent comme en témoignent certains vols expérimentaux avec 50 % de carburants alternatifs (moteurs à hydrogène, piles à combustibles, carburants à base de gaz naturel, biomasse, huile d’algues etc…).

Les arguments sur la sécurité ne peuvent être balayés d’un revers de main. L’actuel aéroport de Nantes-Atlantique est considéré comme un des plus dangereux des aéroports français en raison de la proximité des zones à forte densité de populations (sources : Bureau Enquêtes Accident et contrôleurs aériens USAC CGT) et de la complexité des trajectoires imposées.

Le Plan d’Exposition au Bruit de Nantes-Atlantique concerne plus de 42 000 habitants et 11 000 de plus si le site restait inchangé contre 2 700 sur le site de Notre Dame des Landes ! N’oublions pas les effets sur les plans locaux d’urbanisme (inconstructibilité d’une partie de l’île de Nantes et du site des anciens abattoirs au nord de Rezé, sans parler d’autres communes du sud Loire largement pénalisées comme Saint-Aignan de Grandlieu) et des effets sur le Plan Local de l’Habitat mis à mal dans ses objectifs (résister à l’étalement urbain et développer l’offre de logements au cœur de notre agglomération).

Enfin le projet de Notre Dame des Landes est conforme à une politique d’aménagement durable : outre la limitation au maximum des nuisances subies par la population (voir PEB ci-dessus), l’offre d’une alternative à l’étalement urbain, il préserve près de 300 ha d’espaces naturels et agricoles autour de la plate forme, permet le développement d’un réseau de transports collectifs performants et efficaces entre l’agglomération nantaise et l’aéroport. Ajoutons à cela que le projet de NDDL permet de mettre un terme aux nuisances environnementales actuelles qui pèsent en particulier sur le site exceptionnel du lac de Grandlieu (en hiver le plus grand lac naturel de plaine de France), lac qui abrite une des plus importantes réserves ornithologiques de notre pays.

Pour conclure, je veux faire un sort à deux contre vérités : la première concerne le danger pesant sur les exploitations agricoles existantes. Depuis 1970, tout le monde était informé du choix du site de NDDL, seule alternative crédible, à l’époque et plus encore aujourd’hui (il n’y a pas de « désert » en Loire-Atlantique). La mise en place d’une Zone d’Aménagement Différé (ZAD) en 1974 permet le maintien en l’état du site bocager et enfin la mise en place d’un suivi individualisé de chaque exploitant agricole concerné a conduit à l’indemnisation de chacun d’entre eux.

La seconde contre vérité concerne l’avenir d’Airbus et de notre industrie aéronautique. Non seulement la libération d’une centaine d’hectares sur le site de Nantes-Atlantique permettra de renforcer la vocation économique et industrielle autour du pôle aéronautique mais Airbus pourra conforter son activité pionnière en particulier dans la construction du futur A 350.

Les atouts que représentent notamment le siège du pôle EMC2 consacré aux matériaux composites et la plateforme Technocampus dédiées à l’ensemble de la filière composite témoignent des potentialités du site.

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