Ces derniers jours, on a tout entendu tout dans les médias et sur les bancs des assemblées !
Le déchaînement des voix de droite tançant la prétendue mauvaise volonté des salariés, leur irresponsabilité vis-à-vis des jeunes générations suivantes qui devront payer la note, le pessimisme social « traditionnel » des travailleurs, des lycéens ou des étudiants, jusqu’à la « goinfrerie » des baby-boomers qui ont tout reçu, qui bénéficient de retraites dorées et font maintenant payer les générations suivantes…
Au-delà de ces imprécations et invectives qui n’ont d’autre objectif que de monter les jeunes contre les vieux, de créer des discordes entre les générations, faisons un point sur ce qui semble se passer réellement depuis quelques semaines.
Au fil des jours, la réforme des retraites imposée en six mois par le gouvernement, quand d’autres pays ont pris plusieurs années pour en débattre, devient le catalyseur de préoccupations sociales plus générales. Elle cristallise un mécontentement profond qui monte de toutes parts.
Car au-delà de cette réforme, les grèves et les manifestations permettent, chaque jour un peu plus, à la population d’ouvrir les yeux sur ce que sont réellement les volontés « réformatrices » de Sarkozy ; et c’est de plus en plus la remise en cause du système qu’il met en place, celui des riches contre tous les autres, qui devient le vrai enjeu de la bataille.
Depuis quelques semaines, plus personne n’est dupe…
L’âge légal de départ à la retraite à 60 ans et à 65 ans sans décote, est devenu le symbole d’une révolte beaucoup plus large.
À l’aune des destructions d’emploi, des fermetures d’usines entraînant une dramatique perte des savoir-faire, de la dégradation manifeste et de plus en plus visible des conditions de vie des familles, de la précarité galopante, de la réduction drastique des moyens des services publics – y compris des plus emblématiques : éducation, santé, sécurité… – tout le monde comprend, aujourd’hui, l’évidence. Le secteur privé a entrepris de remettre la main sur des pans entiers de l’économie qui lui avaient été retirés après-guerre, parce qu’il y a beaucoup d’argent à y gagner ! C’est bien à une volonté politique féroce de réaliser ce projet que nous sommes confrontés.
Ainsi en ce qui concerne les retraites, il s’agit moins pour le gouvernement, comme il le prétend à longueur de tribunes, d’éviter les déficits et de sauvegarder le régime par répartition, que de réduire le montant des pensions ! Pour une raison toute simple : obliger les salariés, autant que faire se peut, à combler cette réduction drastique par une prise en charge individuelle par capitalisation, d’un complément de leur retraite via une cotisation à des fonds de pension dont le plus avide et le plus avancé dans l’accaparement de ce marché potentiel n’est autre que le frère du président Guillaume Sarkozy, à la tête de Médéric.
Les membres du Mouvement unitaire progressiste soutiennent pleinement le mouvement social et populaire, mais plus encore, y participent et marchent aux côtés des jeunes, de tous les salariés et des retraités qui, solidaires entre eux, manifestent à travers toute la France.