Par Jean-Noël Carpentier, Député et Porte-parole du Mouvement Progressiste (MUP)
Alors que nos états ont besoin d’argent, des milliers de milliards de dollars s’échappent chaque année de leurs frontières pour aller profiter des règlementations de dérégulation des paradis fiscaux.
Ce manque à gagner pour les etats pourrait pourtant combler les dettes publiques dont souffre chaque pays et qui se sont accrues avec la crise financière. Et même si la raison du plus fort n’est pas la meilleure, malheureusement force est de constater qu’elle a pour le moment le dernier mot. C’est dans cette logique que les multinationales font fi des législations en vigueur et installent des sièges fantômes là où les taux d’imposition sont avantageux ou nuls.
Ainsi et selon les estimations des spécialistes, entre 21.000 et 30.000 milliards de dollars seraient hébergés dans ces eldorados, soit entre 10 et 15% de la richesse mondiale et l’équivalent des deux tiers de la dette mondiale. En France, le Sénat a rendu public un rapport qui évalue à 50 milliards d’euros le « coût minimum » pour l’Etat français de l’évasion fiscale. Une somme qui pourrait mettre fin aux idées de coupes dans les dépenses publiques et qui allègerait la charge des ménages qui paient proportionnellement plus d’impôts que ces grandes firmes et de leurs dirigeants. Ceuc-ci utilisent pourtant les routes, les services de sécurité, les services de santé que nous entretenons et ce sans scrupule ni frein judiciaire, ou si peu.
C’est ce grand « hold-up » à échelle planétaire que raconte le documentaire du journaliste Xavier Harel diffusé mardi 10 septembre dernier sur Arte. Un détournement en catimini des bénéfices des grandes entreprises qui nous montre l’aspect le plus noir de l’échec de la mondialisation. Il est temps, grand temps que les états et la communauté internationale prennent des mesures fermes ! Pour voir ce documentaire important, cliquez ici : Évasion fiscale: le hold-up du siècle