jn carpentier et rh 12 2012

Les salaires des grands patrons du CAC 40 doivent être encadrés.

jncrhPar Jean-Noël Carpentier, Député et Porte-parole du MUP.

Les salaires des grands patrons du CAC40 s’invitent dans l’actualité. Ce débat est d’autant plus aigu qu’il se télescope aux difficiles fins de mois pour le plus grand nombre de nos concitoyens. Il y a, c’est sûr, dans la période, un besoin de justice passant par une meilleure répartition des richesses. Un nouveau processus est à engager quand l’accumulation de trop d’argent d’un côté est une des raisons de la crise économique actuelle. Limiter les salaires des grands patrons du CAC40 s’oppose quelque part à l’austérité dont les ultralibéraux rêvent pour les Français. Et c’est aussi une façon de moraliser la vie économique. Et il y a nécessité tant, malgré la crise, les très gros salaires n’ont cessé de progresser et tant les salaires annuels moyens des dirigeants du CAC40 sont passés de 1,91 millions d’euros en 2008 à 2,32 millions d’euros en 2012 alors que, pendant ce temps là, le pouvoir d’achat des français stagne.

Déjà depuis le mois de juin, c’est-à-dire quelques jours à peine après l’élection d’une majorité de gauche à l’assemblée nationale, les salaires des patrons des entreprises publiques  sont encadrés. Bonne chose : le salaire des dirigeants des entreprises dont l’Etat est actionnaire est limité à 450 000 euros annuels, soit environ 28 fois le SMIC et 20 fois la moyenne des plus bas salaires des entreprises publiques concernées. Ce dispositif avait été promis  parmi les 60 engagements de campagne de François Hollande. Lequel avait aussi prévu de limiter par la loi le salaire des entreprises privées.

Or, la chose se fait attendre. Des déclarations récentes du gouvernement sont interprétées par certains médias comme des reculs ou des renoncements. Le MEDEF exulte. Pourtant, ce ne serait que justice que de limiter les salaires exorbitants de quelques dizaines de patrons du CAC 40 qui bénéficient encore de niveaux de rémunérations très élevés : la moyenne  en 2012 était de 2,3 millions d’euros, soit à peu près 357 fois le SMIC annuel !

Légiférer ? Ne pas légiférer en comptant sur la déontologie des patrons ? Le tout est que l’on mette fin à ce scandale encore plus inacceptable si l’on ajoute les retraites-chapeaux et autres babioles de cet acabit! Le gouvernement vient de confirmer qu’il n’y aura pas de renoncements sur ce sujet. Tant mieux. Néanmoins une loi parait toujours aussi indispensable sur la rémunération des dirigeant du CAC40. Il faut aussi un dispositif permettant aux salariés de participer aux comités des rémunérations et aux Comités d’entreprises de se prononcer sur les politiques de rémunération. Dirigeants compris. Il faut de l’efficacité. Et aussi de la transparence. C’est en ce sens que j’entends intervenir à l’Assemblée nationale.

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