Déclaration de Robert Hue, Sénateur et Président du MUP, et Jean-Noël Carpentier, Député et Porte-parole du MUP
Dans quelques jours les parlementaires auront à se prononcer sur le traité budgétaire européen.
Lors de la campagne électorale, François Hollande avait affirmé que le traité élaboré par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy était inacceptable en l’état. Il estimait, alors, que si la réduction des déficits devait être une priorité, celle-ci devait s’accompagner d’une politique de croissance. Aussi, s’était-il engagé à renégocier le traité.
Cette renégociation s’est déroulée dans le cadre d’un rapport des forces politiques au niveau européen défavorable à la gauche. C’est clairement un compromis qui a tout de même permis l’adoption d’un volet additionnel pour la croissance, l’amorce d’un nouveau rôle pour la BCE et la confirmation de la taxation sur les transactions financières.
Bien sûr, à gauche, l’appréciation de ce qui a été obtenu peut être débattue mais force est de constater que les termes du débat ne sont plus ceux de 2005. Se déchirer aujourd’hui sur cette question serait une erreur. Les Français attendent bien plus de nous.
Néanmoins, nous considérons ce compromis comme insuffisant. Il ne remet pas en cause la logique actuelle. Ce traité risque d’imposer l’austérité à la France. Par expérience, nous savons que celle-ci est injuste pour les peuples, inefficace pour l’économie et l’emploi et va à l’encontre des maux qu’elle prétend combattre.
Au final, avec ce traité, la gauche française au pouvoir risque de couper son élan et son ambition pour plus de justice et d’égalité. Il faut poursuivre la négociation avec nos partenaires européens et débattre plus largement avec les citoyens des bienfaits d’une politique de croissance. En attendant nous ne voterons pas ce texte !
