MALI : Robert Hue s’adresse au Premier Ministre lors de la séance des questions d’actualité.

Question d’actualité de Robert Hue, Sénateur et Président du MUP, sur la situation au Mali.

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Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Ma question s’adresse à Monsieur le Premier ministre.

Monsieur le Premier ministre,

Le 11 janvier dernier, le Président de la République a pris la courageuse décision d’engager nos forces armées au Mali.

Il l’a fait dans le respect de la souveraineté de cet Etat à l’appel de son président, et dans le respect du droit international en vertu d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Il s’agit incontestablement d’une rupture avec la période que nous souhaitons désormais révolue de la « Françafrique ».

Parce que la France est liée à l’Afrique et parce qu’elle défend partout dans le monde les valeurs de liberté et d’humanisme, elle a répondu présente à l’appel d’un pays ami qui aurait tout simplement pu sombrer et devenir un Etat terroriste.

Je veux ici rappeler (et avec moi mes collègues du RDSE) à nos troupes et à leurs familles, notre soutien sans réserve.

Ce qui se joue en ce moment au Mali, c’est la sécurité de ce pays, celle d’une partie du continent africain mais aussi celle de l’Europe.

L’Europe justement.

Alors que nous venons de célébrer le 50ème anniversaire du traité d’amitié franco-allemande, l’Union européenne, dans son ensemble, se montre-t-elle suffisamment présente à ce rendez-vous majeur ?

Si les aides matérielles et logistiques commencent à arriver, il apparait en effet dans l’opinion publique qu’aux côtés de la France, la réponse européenne n’est pas suffisamment à la hauteur des enjeux que représentent la stabilité et le développement de l’Afrique pour le destin de nos deux continents.

A ce titre, et parce que au bruit des armes doit succéder celui de la reconstruction et de la paix (et le plus tôt sera le mieux), l’Europe devra enfin prendre ses responsabilités envers ce continent rongé à bien des égards par une terrible pauvreté qui sert, on le sait, de terreau au terrorisme, et aux extrémismes les plus violents.

Alors, monsieur le Premier ministre, pouvez-vous informer le Sénat des dernières évolutions de la situation militaire au Mali, de la mise en place de la MISMA et de notre coopération avec l’Algérie ? Quelles sont les nouvelles dispositions que vous vous apprêtez à prendre pour inciter nos partenaires européens à engager un partenariat de type nouveau avec l’Afrique ?

Et par ailleurs, que pouvez-vous nous dire sur les intentions de la France en faveur d’une politique d’aide au développement, une politique concrète permettant de stabiliser cette région, de consolider la démocratie, et surtout de lutter à la source contre la misère et la pauvreté ?

Réponse du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

Vous avez raison de rappeler que la décision du président de la République est grave, courageuse et nécessaire. Il est vrai que le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité, le 20 décembre, une résolution prévoyant la mise en place d’une force militaire africaine, la Misma. Cette force n’était pas en mesure, le 11 janvier, d’arrêter ce qui était en train de se passer, les terroristes ayant décidé de déstabiliser totalement le Mali.

La France n’a pas prétendu se substituer à la mise en place de cette force multinationale africaine, qui est en train de se préparer. Son état-major est installé à Bamako ; dans quelques semaines, des milliers de soldats africains seront sur place et l’Union européenne accélère la mise en place de l’unité de formation de cette force internationale.

Le président de la République a décidé d’engager nos soldats, car si nous n’étions pas intervenus, la mise en oeuvre de la résolution du 20 décembre aurait été impossible et le Mali serait devenu la proie des terroristes, avec toutes les conséquences que cela implique pour l’Afrique, l’Europe et la France. Le président Touré a appelé le président de la République au secours. La France a consulté tous ses partenaires ; ils ont affirmé leur soutien et leur reconnaissance. L’objectif d’arrêter la progression des groupes terroristes est atteint. La France n’a pas vocation à rester au nord Mali. La force africaine qui se prépare suppléera ses troupes.

Il est tout aussi important de veiller à la transition démocratique et à la poursuite du développement économique. La responsabilité de la France et de l’Europe est de tout faire pour développer l’Afrique de l’ouest. Pascal Canfin prépare les assises du développement. François Hollande, dans son discours de Dakar, a rappelé cette nécessité. (Murmures d’impatience sur les bancs UMP) Vous avez rappelé le passé heureusement révolu de la Françafrique. Le continent africain a un bel avenir devant lui ; soyons à la hauteur de l’Histoire. Et adressons à nos soldats une marque de solidarité et de soutien dans la situation difficile qui est la leur au service de la paix et de la liberté. (Applaudissements à gauche).

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