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N’oublions pas les victimes des essais nucléaires français en Polynésie !

De 1966 à 1974, la France a procédé à 46 essais nucléaires dans l’atmosphère au-dessus des atolls de Moruroa et Fangataufa. 147 essais ont ensuite été réalisés entre 1975 et 1996 à travers les roches volcaniques forées des lagons de ces atolls.

L’envoi de vedettes dans la zone de ces essais – mission Tazieff en 1982 puis Cousteau en 1987 – avait pour but de vérifier la stabilité géologique des récifs coralliens impactés. Mais il s’agissait également à l’époque de fournir à la presse une image idyllique de baignade de nos intrépides chercheurs dans les eaux turquoises afin de convaincre l’opinion publique de l’innocuité des expérimentations.

Un récent rapport de l’INSERM qui semble cautionner la fable entretenue sur les effets négligeables des faibles doses de radioactivité nous interpelle aujourd’hui. Si effets négligeables, pourquoi alors porter des dosimètres individuels dans les centrales ainsi qu’en radiologie à l’hôpital ? Autre signe inquiétant, ce rapport établit pourtant que les cancers en Polynésie française touchent plus fréquemment les hommes (poumons, prostate, foie) et les femmes (seins, thyroïde, poumons, utérus, lymphômes par ordre décroissant d’importance).

Avec la Loi d’indemnisation votée en 2010, l’enjeu a clairement été d’écarter le lien de causalité entre l’exposition subie et les pathologies affectant les habitants des zones concernées. Ainsi sur une centaine de procédures engagées, une dizaine de vétérans ont pu obtenir un jugement favorable, rejeté sans surprise après appel du ministère de la Défense.

Solidaires des nombreuses victimes, le Mouvement des Progressistes soutient la demande d’une expertise indépendante permettant de reconstituer les doses reçues (contamination externe et interne) et les éventuels effets transgénérationnels. Il convient également d’établir sans détour le degré réel de contamination de l’alimentation produite localement ainsi que les atteintes à l’environnement à différentes échelles de temps.

La création d’un fonds d’indemnisation des victimes civiles et militaires des essais nucléaires doit constituer non pas une réparation, terme indigne pour les victimes, mais la reconnaissance de leur droit à vivre.

Le Mouvement des Progressistes entend rendre hommage à l’ensemble des victimes des essais nucléaires français sans oublier celles du lâche attentat proféré le 10 juillet 1985 contre le navire Rainbow Warrior de Greenpeace qui s’opposait par sa seule présence aux essais.

Nous soutiendrons une nouvelle plainte contre la France devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité.

Jean Couthures, membre du bureau national du MdP

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