Par François Béchieau, Membre de l’Exécutif national du MUP.
Le Conseil d’Etat serait sur le point de rendre un avis sur l’instauration de la taxe sur les très hauts revenus recommandant que cette taxe ne dépasse pas les 66% et qu’elle concerne les foyers fiscaux et non plus les contribuables. Cette taxe pourrait par ailleurs s’appliquer à l’ensemble des revenus, toutes catégories confondues, et non plus aux seuls revenus d’activités, à partir d’un seuil de 1 ou 2 millions d’euros à établir par le Gouvernement.
Dans la droite ligne des mesures de justice sociale, sans cacher que nous aurions préféré en rester au taux de 75% initialement prévu, ne cachons pas notre satisfaction de voir enfin revenir sur le devant de la scène cette taxe tant décriée par le monde de la finance et des puissants.
De quoi s’agit-il ? Les très riches deviendront ils pauvres au risque de voir les organismes sociaux assaillis de demandes ? Non, sérieusement, rétablissons la vérité des choses. Il s’agit d’appliquer une taxe exceptionnelle de 66%, pour une durée exceptionnelle, à la seule part des revenus dépassant, pour un foyer fiscal, les UN voir DEUX MILLIONS D’EUROS par an. Alors, à vos calculettes !
UN MILLION D’EUROS PAR AN soit 84 000 euros par mois ou DEUX MILLIONS D’EUROS par an, soit 166 000 euros par mois. Ce n’est pas rien ! Indiquons sans hésiter que nous préfèrerions que le seuil soit plutôt fixé à un million.
La taxe exceptionnelle ne s’appliquera donc qu’à la part des revenus située au-dessus de 84 000 ou 166 000 euros par mois environ et ne fera donc, très certainement, et en toute objectivité, tomber personne dans la misère ou la pauvreté.
Alors, OUI, avec le MUP et les progressistes, nous nous réjouissons aujourd’hui de voir cette taxe sur les très hauts revenus revenir dans l’actualité, même si le taux initial de 75% ne nous génait nullement, et nous espérons vivement qu’elle pourra demain s’appliquer, avec un seuil d’imposition suffisamment bas pour concerner un plus grand nombre de hauts revenus, sans qu’une minorité de nantis et de privilégiés viennent s’y opposer.
Faire avancer les choses dans le sens d’une plus grande justice sociale et du progrès humain, sans hésiter pour autant à marquer des réserves lorsque celles-ci sont nécessaires et utiles, c’est aujourd’hui là tout le sens de la participation active et constructive du MUP à la coordination des forces de gauche gouvernementale et tout le sens de son soutien à la Majorité actuelle pour que le changement l’emporte.
