Notre soutien à la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques est acquis mais apporter ce soutien en ne déclinant cette opportunité qu’au travers un soutien à un évènement sportif majeur ou un moment de rayonnement de notre pays, sa capitale et notre région, ne serait pas et ne peut être la bonne porte d’entrée.
En effet, l’histoire des JO, qu’ils soient d’hiver ou d’été, montre qu’au delà les exploits sportifs, les expériences humaines, les jeux peuvent être des jeux sans lendemain pour les sportifs et les habitants des villes et des pays les ayant accueillis.
Cette même histoire amène à parler de gâchis, d’échecs et de perversion de l’image souvent surfaite du prétendu esprit olympique. En ce sens, des jeux ont pu être grandioses mais terriblement destructeurs derrière l’apparat et une fois les joutes sportives terminées. C’est pourquoi, cette réalité là aussi ne peut être absente de nos réflexions quand on dit notre accord et notre volonté à apporter le soutien de la région à cette candidature.
Eviter ces dérives passe par partager ce soutien avec les Franciliens et en faire un projet collectif. Cela passe par bâtir des fondations citoyennes avec l’objectif, certes d’accueillir pour un temps donné un événement planétaire, mais aussi et surtout un moment ayant pour vocation de répondre dans la durée à ce qu’est et fait le quotidien des habitants de notre région.
C’est pourquoi, en réaffirmant notre accord, j’apporterais une nuance en parlant d’un projet construit sur l’idée et le besoin « d’utilité durable » comme fer de lance de la candidature plutôt que d’évoquer comme un projet basé sur un développement durable n’évoquant d’autant moins grand-chose aux franciliens que ce concept est aujourd’hui trop souvent dénaturé en étant mis à toutes les sauces.
Ensuite, au moment où l’on dit vouloir nous appuyer sur la mobilisation citoyenne, mesurons que nous allons nous heurter à l’application de dogmes actuels. Ceux de la contrainte, de la maîtrise des dépenses, du repli sur soi qui ont pour premier effet de pénaliser l’engagement citoyen en s’en prenant financièrement au développement de la vie associative, culturelle et sportive et à ce qui participe au développement du lien social. Il y a là contradiction.
Donc, à l’heure où l’on ne meurt pas de trop de projets, de trop de grands travaux et où l’on manque de volontés économiques et productives, l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques peut être, malgré le niveau d’équipement qui est déjà le notre, une source importante d’investissements nouveaux et utiles aux franciliens.
Alors, en tant qu’élu valdoisien, cet engagement régional et les réflexions sur les investissements nécessaires doivent aussi permettre de rompre avec la conception bien trop centralisée qui a été trop souvent celle du développement de l’Ile de France jusqu’alors.
Enfin, permettez moi de finir sur une thématique particulière pouvant là encore permettre à ce que ces jeux soient utiles dans la durée aux citoyens. En aidant à répondre à ce qui reste un enjeu majeur, celui du retard constaté en matière d’accessibilité des personnes vivant un handicap. Il y a là, une opportunité mais surtout une vigilance et une exigence à répondre à des besoins en matière d’accessibilité qui restent cruciaux pour des dizaines et des dizaines de milliers de franciliens.
Intervention de Laurent Dumond en Commission des Sports et Loisirs en vue du Conseil régional devant décider du soutien de la Région Ile-de-France à la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques et Paralympiques.
