Par Zakia Merchi, Psychologue de l’orientation scolaire et professionnelle, Membre du bureau du MUP Nord Pas de Calais.
A propos du décrochage scolaire, l’une des origines de ce phénomène est la perte de la notion de travail en tant que valeur dans l’esprit des familles.
Nous avons entendu plus d’une fois : « Les diplômes, ça sert à rien. Même les gens qui ont des diplômes sont au chômage ».
C’est le type de discours récurrent, antidote à l’ambition et à la réussite scolaire, garant des situations de décrochage. Ce sont donc des mesures de prévention : tout un travail pour rétablir, je dirais, « réhabiliter » la relation formation – emploi dans l’esprit de nos jeunes, qu’il reste à mener. C’est la conviction qui amènera l’ambition, puis la réussite.
Applaudissons les mesures « curatives » du gouvernement de François HOLLANDE qui emprunte aujourd’hui plusieurs formes et utilise notamment trois méthodes spécifiques :
– le repérage des décrocheurs de la formation initiale,
– une meilleure coordination locale pour accompagner les jeunes sortant de formation initiale sans diplôme, sur la base d’un diagnostic territorial,
– et le soutien aux expérimentations locales de prévention et de traitement des sorties précoces de formation initiale.
La lutte contre le décrochage est plus difficile à mener lorsque les jeunes sont persuadés que l’école « ça sert à rien ». Malgré ces obstacles difficiles à surmonter pour mener à bien une politique de la ville et de l’éducation prioritaire, il ne faut pas baisser les bras et l’entrée dans l’ère numérique, par exemple, peut nous aider dans cette ambition avec des méthodes innovantes pour apprendre autrement avec des jeunes décrocheurs.
C’est toute une éducation à la scolarité et à la formation qu’il faut pour lutter contre ce fléau du décrochage chez nos jeunes.
Ne nous décourageons pas, il faut persévérer. J’en suis convaincue !