Pourquoi je soutiens François Hollande dès le premier tour.

RH FranceCulture Lorsqu’en septembre dernier, à la veille des primaires citoyennes, j’avais clairement et publiquement fait le choix de soutenir d’entrée de jeu la candidature à l’élection présidentielle de François Hollande, sans passer par la case Mélenchon – auquel s’étaient pourtant ralliés les dirigeants du Parti communiste – j’avais provoqué la surprise, et parfois encouru les reproches de certains de mes camarades. Six mois ont passé, et je persiste et signe. Les raisons que j’avais exposées alors me semblent plus valables que jamais.

Sur le fond d’abord : l’important, l’urgent, est de mettre fin à cinq ans de sarkozysme, cinq ans qui ont tellement abimé le pays. Ce qui était vrai il y a six mois l’est encore davantage aujourd’hui. Le chômage ne cesse de croître, la marée de la pauvreté s’étend, le pouvoir d’achat réel des Français, notamment des plus modestes, stagne quand il ne baisse pas, les inégalités deviennent littéralement insupportables, pendant que les dirigeants des sociétés du CAC 40 s’en mettent plein les poches, et que le règne de l’argent-roi se fait plus pesant que jamais. Inutile de poursuivre la description d’une situation que nos concitoyens connaissent bien, et dont il est mensonger de prétendre que seule la conjoncture extérieure est responsable. Certes, la crise existe. Mais une autre politique que celle qui a constitué à constamment favoriser les riches en eût atténué les effets. Battre Nicolas Sarkozy est pour tous les progressistes de ce pays un impératif catégorique. C’est celui-ci qui doit dicter notre conduite, orienter notre stratégie.

Diminué par ses échecs, l’adversaire reste pourtant redoutable. Il se bat et se battra avec toutes les armes dont il dispose, ou qu’il s’arroge. Le sous-estimer, faire preuve de trop grande certitude dans une victoire qui ne sera acquise, si elle doit l’être, que le 6 mai au soir, serait commettre une erreur grave. Une erreur coupable.  Je le dis solennellement, nous n’avons pas le droit, vis-à-vis du peuple de France, de prendre le moindre risque.  Les hésitations, les états d’âme, les amitiés même n’ont plus leur place dans le comportement de tous ceux qui veulent le changement.  L’efficacité doit être aujourd’hui la règle, notre règle.

Et pour moi  cette efficacité passe par l’union, par le seul choix utile au peuple, et ce dès le premier tour. L’union n’est pas seulement affaire d’addition. Elle a en elle-même un pouvoir de multiplication, d’entraînement, incontestable. Certes le candidat du Front de Gauche  démontre des qualités de tribun qui peuvent séduire les auditoires. Mais je crains qu’il n’en résulte un certain affaiblissement de cet atout fondamental qu’est l’union. Oui, l’union ! Cette valeur cardinale pour tous les progressistes et singulièrement pour les communistes français. Elle continue dans ce moment crucial de fonder l’engagement de millions de femmes et d’hommes de gauche et au-delà.

Qu’il me soit permis de dire à mes amis communistes : nos idées, nos valeurs, et leur trace historique restent à mes yeux une force et un héritage qu’il convient de ne déléguer à personne, de ne laisser contester par personne. C’est tout le sens et la force que je veux donner à mon engagement et à celui du Mouvement progressiste (MUP) dès le premier tour de cette présidentielle.

La gauche a en François Hollande un excellent candidat d’union. A ceux qui en doutaient, il a prouvé qu’il avait la dimension de la fonction présidentielle. Jour après jour, depuis son entrée en campagne, il a pris de l’envergure, montré sa capacité à diriger notre pays, à le mettre sur la voie du progrès. Les   Français, dans leur bon sens, semblent choisir ce chemin. Mais la construction de ce rassemblement reste encore fragile, et, les sondages le montrent, jusqu’au dernier jour, les jeux ne sont pas faits.

La gauche a la chance d’avoir un vrai et bon candidat, capable de battre Sarkozy. Il nous appartient, chacun dans l’expression de sa diversité, de lui conférer, en toute responsabilité, cette force, cette efficacité supplémentaire que l’union apporte.

Car cette chance, il nous est interdit de la gâcher.

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