Quand le FMI reconnaît qu’il faut taxer les riches.

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« Dans beaucoup de cas, il est possible de mobiliser davantage de recettes en augmentant les taux d’imposition des tranches supérieures de revenu ». Ce constat est une des propositions des Progressistes. Pourtant, un rapport du FMI publié le 9 octobre l’écrit tout net. Ajoutant qu’il y va de la préservation de la cohésion sociale. De quoi faire sauter de colère un Jean-François Copé, par exemple, qui, dans le programme UMP, vitupère contre l’imposition des plus riches. Les Progressistes seraient-ils devenus à ce point influents ?

En réalité, le FMI fait montre de pragmatisme. En août, ne préconisait-il pas pour la France « un rythme plus doux d’ajustement » ? Quelques mois auparavant, Olivier Blanchard, économiste en chef de l’institution financière internationale, avait douté de l’efficacité des mesures d’austérité, relevant que leurs effets étaient finalement désastreux pour l’économie elle-même. Et surtout pour la crédibilité du libéralisme. Car l’austérité pousse à la récession quand la question est à l’évidence celle de la relance de la croissance. La paupérisation des peuples est devenue un handicap pour le capitalisme lui-même dans sa phase actuelle.

Le rapport du FMI vient compléter une étude du Crédit suisse (voir « Libération » du 11/10). Il ressort que les riches n’ont jamais été aussi riches en Europe et dans le monde. Il y a quelques 31 millions de millionnaires sur la planète malgré la crise ou à cause d’elle. Ainsi, 0,7% des ménages capent 41% des richesses en 2013 contre 39,3% un an plus tôt. En France, on compte désormais 2,2 millions de millionnaires. Ils sont 15 millions en Europe où l’on dénombre aussi désormais 120 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (350 000 en France). «  Les inégalités se sont intensifiées durant les dernières décennies », note le FMI après avoir été pourtant la pointe militante de la pensée austéritaire. Il parle aujourd’hui de l’éventualité d’étudier une fiscalité qui n’épargnerait plus les riches…

Ce qui ne l’empêche pas de conserver sa dilection pour le libéralisme et la casse des acquis sociaux. Il recommande toujours « plus de flexibilité pour ajuster les salaires et les effectifs ». Pour autant, l’analyse nouvelle du FMI ne doit-elle pas être considérée pour les Progressistes comme un point d’appui  qui crédibilise leur combat  pour un dépassement du capitalisme en mettant l’émancipation de l’homme au cœur de toute démarche ?

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