Réussir la réforme territoriale pour et par la démocratie.

Approfondir la vie démocratique de notre pays, c’est bien là l’enjeu principal de cette profonde évolution institutionnelle que représente la réforme territoriale.

En effet, poser les termes d’une réforme territoriale en faisant fi de la crise profonde de notre démocratie conduit inévitablement non pas à l’échec de la mise en place de mesures bureaucratiques, mais à un approfondissement des reculs démocratiques.

C’est pourquoi, nous ne pouvons faire l’économie d’abord d’une véritable évaluation des décisions positives et négatives de la situation actuelle et du rôle des différents éléments de la Commune à la Région en intégrant les entités de coopération et intégration intercommunale, aussi bien que les départements dont on ne peut oublier le rôle politique.

Engager les débats sur des lieux communs, des clichés, des visions technocratiques ou la réduction des dépenses publique tient lieu d’horizon indépassable s’apparente à un déni de réalité.

Une politique dite de l’évidence, qui conduirait à méconnaître les acquisitions de l’histoire, des cultures, de la géographie, de la vie économique et sociale réelle peut sans doute être séduisante pour quelques uns, mais à coup sûr elle dessine une France où le recours du plus grand nombre sera, face à l’éloignement, au manque de sens, le repli le plus identitaire qui soit.

Evaluation réelle, contradictoire, démocratique associant l’ensemble de la population me semble être un élément premier.

Ensuite, nous ne pouvons faire l’économie d’une véritable réflexion autour des modes de scrutins.

Si le mode actuel d’élection des municipales a été un progrès dans l’affirmation de la nécessité de reconnaître les minorités, sa transposition pour des raisons politiciennes aux régions a été un véritable recul.

Que dire alors de ces bricolages que sont les modes de scrutins des intercommunalités, ou de ce découpage baroque des huit régions pour les élections européennes (pourquoi après avoir maintenu ce découpage ne pas l’utiliser pour fixer la taille et le nombre des régions ?).

La vie politique a besoin que les citoyennes, les citoyens se sentent partie prenante, que les diversités soient reconnues et qu’elles revivifient le débat démocratique.

C’est pourquoi, je pense que la proportionnelle est la seule façon de répondre à la double nécessité de prendre en compte les diversités et la construction dans le débat de la prise de décision.

On le sait bien, les raccourcis en politique, comme les corsets, sont des instruments de domination.

Aussi, il convient selon moi, dans une visée progressiste, de lier suffrage direct et proportionnelle.

Enfin, il importe, compte tenu des enjeux de démocratie et d’avenir pour notre pays, de créer toutes les conditions pour que la volonté populaire s’exprime.

Immanquablement, tout passage en force, tout bricolage qui aurait pour effet de déposséder le peuple de son droit souverain serait meurtrier pour l’avenir et contribuerait ainsi à aggraver la crise démocratique dont l’importance n’échappe à personne.

Les arguments que j’entends sur la complexité, le fait que l’on ne répondrait pas à la question posée, témoignent non seulement d’un mépris et d’une suffisance peu compatible avec une vision démocratique de la politique mais aussi d’une peur panique devant la prise en main par les citoyennes, les citoyens de leur destin.

Etat des lieux, représentation à la proportionnelle, souveraineté populaire respectée avec référendum, ce sont là aussi, à mon sens, des terrains pour faire de la politique autrement dans une visée progressiste.

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