Extrait de l’article de M Be paru le jeudi 11 juin dans La Gazette de Côte-d’Or
Le Mouvement des progressistes (MDP) soutient le gouvernement, tout en se montrant critique. François Hollande est à l’Élysée depuis trois ans : quel bilan pouvez-vous dresser ?
Il y a des attentes qui ne sont pas au rendez-vous. Notamment dans les choix économiques et sociaux, qui doivent permettre de faire reculer le chômage. L’emploi est la première préoccupation des Français. Et ils attendent des choix, notamment les Français qui appartiennent à l’électorat de gauche, et qui estiment que toutes les réponses ne sont pas apportées. J’appartiens, avec le MDP, à la majorité, mais cela ne m’empêche pas d’avoir un œil critique, et je pense, lucide. Cela dit, je pense que nous pouvons tabler sur un retour de la croissance en 2016 et 2017, et cela permettra alors de créer des emplois fin 2015. Pour le moment, il faut reconnaître que tout n’est pas probant. Mais François Hollande a mené des réformes nécessaires et courageuses.
Auxquelles pensez-vous ?
Au mariage pour tous, bien sûr, un choix courageux. Car le chef de l’État a su affronter une partie de l’opinion publique, qui n’était pas favorable à cette loi. Mais je pense également aux réformes engagées dans l’Éducation nationale, laquelle, depuis des décennies, n’a pas été traitée comme elle le méritait. Quand j’entends Nicolas Sarkozy évoquer l’école et critiquer les réformes alors que pendant cinq ans, il n’a jamais cessé de diminuer les effectifs, je trouve cela excessif et malvenu. François Bayrou critique beaucoup, mais a-t-il vraiment fait beaucoup quand il était ministre de l’Éducation nationale ? Je pense aussi que s’il faut effectivement aider les entreprises, il est absolument nécessaire que ces aides soient évaluées.
Michel Sapin, le ministre des Finances, a annoncé la mise en place du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, à partir de 2018. Y êtes-vous favorable ?
Cela se pratique dans plusieurs pays européens, donc pourquoi pas, en tenant compte des mécanismes à mettre en œuvre ? Personnellement, je fais partie de ceux qui attendent une profonde réforme fiscale. Cela doit concerner l’impôt sur le revenu, sur les fortunes, mais également les collectivités territoriales. Il faut un impôt sur le revenu progressif, basé sur la justice sociale. Mais n’oublions pas que l’impôt le plus injuste reste la TVA, que les plus pauvres paient comme les autres…
