REIMS (51). Certes, la barbe a blanchi mais pour le reste, il n’a pas changé. À 68 ans, Robert Hue, double candidat à l’élection présidentielle (8,64 % des suffrages en 1995 et 3,37 % en 2002) passait, hier, à Reims, afin de promouvoir les idées développées dans son livre récemment publié, Les partis vont mourir… Et ils ne le savent pas (éditions de l’Archipel).
La tournée organisée à la sortie de cet ouvrage doit le faire passer par les trente plus grandes villes du pays d’ici à février. Jeudi, celui qui est toujours sénateur du Val-d’Oise faisait face à 300 étudiants de Sciences Po, à Rennes. Hier, Robert Hue a rencontré une poignée de sympathisants au Travel B-Art, bar situé dans la rue du Barbâtre. Retour en train vers la capitale dans la foulée pour, aujourd’hui, repartir pour Cahors.
Mouvement des progressistes
« C’est un parti pris que de varier les formats de ces rencontres, confiait Robert Hue. Je vais sur des campus, dans des grandes librairies mais je privilégie aussi, comme ce soir, des initiatives plus modestes et un rapport de proximité. » Autour de l’ancien secrétaire général et président du parti communiste, on recense une dizaine de personnes, dont la moitié sirote sa pression, regard fixé sur le zinc du comptoir.
Robert Hue n’est plus communiste. Depuis cinq ans, cette ceinture noire 2e dan de judo dirige le Mouvement des progressistes, proche de la majorité socialiste et qui revendique « quelques milliers d’adhérents », selon son président. « On joue à fond la carte des réseaux sociaux, l’idée est de faire la politique autrement, ambitionne celui qui, régulièrement, visite François Hollande à l’Élysée. Aujourd’hui, dans les partis politiques, on est au paroxysme de la verticalité, l’idée même de parti est connotée négativement, c’est seulement l’expression d’une élite déconnectée. »
Pour ce fils d’ouvriers communistes, la priorité est de « renouveler l’idée progressiste. Il faut réussir à exprimer une négation de la société de l’argent telle qu’elle existe. Le MDP est un petit mouvement, bien sûr, mais ce qui est encourageant, c’est que la plupart de nos sympathisants sont des jeunes qui ne s’étaient jamais engagés. Eux ont envie de faire de la politique autrement. »
Un article paru dans l’Union, à retrouver sur www.lunion.com
En complément de l’article, photos de la rencontre au Travel-B-Art prises par des participants :